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Création : Polin (1905 à la Scala) - Paroles : Rimbault, Arnould - Musique : Christiné, Rimbault - Éditeur : Le Tourlourou (Eugène Rimbault), Paris [1905]
J'avais toujours entendu dire
Qu'y avait des dames à l’œil malin
Qui, paraît-il, savaient bien lire
Dans les plis qu'on a dans la main
Je m' dis : Si c'est pas des bêtises
J'irai en voir une aujourd'hui
Et alors j' lui d'mand'rai qu'è' m' dise
Tout c' qu'y a d'écrit dans mes plis
Alors, pour m'expliquer la chose
J' vas en voir une rue d' Rivoli
Elle me r'çoit dans une chambre rose
Et j' lui prie d' m'expliquer l' fourbi
M' faisant asseoir à côté d'elle
È' m' dit : Donnez votre main, monsieur
J'y réponds : J' veux bien mais laquelle
Parce que j'en ai apporté deux
È' m' dit : J' vois dans votre ligne de vie
Que vous vivrez cent cinquante ans
Oh ! je m' dis, faut pas trop que j' m'y fie
Elle doit s' tromper d' quéqu' mois sûr'ment
È' r'prend la main et ..?..
Vous serez beaucoup aimé, je l' vois
La ligne d'amour est accusée
J' pense : Elle est accusée d' quoi ?
Elle ajoute : La main est jolie
Seul'ment la paume manque de saillant
Ah ! j'y dis, c'est la faute à Julie
Car la pomme, è' m' la suce tout l' temps
L' doigt du centre est plus long qu' les autres
Savez-vous c' que ça prouve ? qu'è' m' dit
J'y réponds d'un air bon apôtre :
Ça prouve que les autres sont plus p'tits
Soudain elle s'écrie sans plus d' forme :
T'es beau, j' vas t' dévoiler l' grand jeu
Seul'ment r'tire donc ton uniforme
Comme i' fait chaud, on s'ra bien mieux
Oh ! oh ! oh ! je m' dis : Vrai, elle est rigolote
Ma parole, j'y comprends plus rien
V'là qu'i' faut qu' j'enlève ma culotte
Pour qu'è' puisse me lire dans la main
Comme elle était chouette, la diablesse
J' l'embrassais comme du pain béni
Bonheur, amour, santé, richesse
V'là c' que t'as dans la main, qu'è' m' dit
Oh ! qu' j'y fais, sans plus d' manière
Non, dans la main j'en n'ai pas tant
J'ai tout simplement votre derrière
Ça m' suffit pour le moment