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Titre :L'heure du dîner
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Galipaux, Félix
Interprète(s) :Galipaux, Félix ; Goldstein, Suzy
Genre :Monologue comique
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :29 cm saphir étiquette (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pathé
Numéro de catalogue :R17 n°4307
Numéro de matrice :2811
Inscriptions complémentaires :1922-02-23
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc, usé
Vitesse (tours/minute) :80
Matériel employé au transfert :Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,0C sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe flat : passe-bas 6kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :21-03-2017
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Scène de ménage, morgue, autobus, automobile
Texte du contenu :L'heure du dîner


- Ah ! enfin ! c'est toi !
- Bédame.
- Ce n'est pas malheureux !
- Comment ?
- Deux minutes plus tard, tu n' m'aurais pas trouvée, je partais...
- Où allais-tu ?
- À la morgue.
- Drôle d'idée !
- Pour voir si tu y étais.
- Mais je ne t'y avais pas donné rendez-vous.
- Oh ! je t'en prie, ne sois pas badin... ça ne te va pas d'être badin.

- Ma petite chérie, je vois que tu as encore envie de me faire une scène. Tu m'en as fait une ce matin avant mon départ pour le bureau... dans la journée, tu m'as laissé tranquille... il est vrai que tu n'étais pas avec moi... mais comme je rentre, tu éprouves le bi-quotidien plaisir de ronchonailler... eh bien, ma douce compagne, ronchonaille à ton aise puisqu'il ne faut que ça pour te satisfaire, mais tu trouveras bon que pendant ce temps-là je me mette à mon aise. Je vais, je t'en fais le timide aveu, n'ayant pas de secret pour toi, me déchausser, prendre mes pantoufles et, confortablement installé dans cet antique crapaud, souvenir de ta vieille mère, je lirai mon journal, cette bonne gazette si bien renseignée qui imprime le soir ce que les autres ont imprimé le matin. Va, ma jolie ! du courage... que mon silence ne t'intimide pas ! parle... je ne t'écoute pas.

- Tu as fini de faire de l'esprit ?... Oh ! on sait que tu en as... que tu en as à revendre... tu n'as même que ça... parce que, chez toi, ce n'est pas le cœur qui prend toute la place. Ainsi, tu t'étonnes que te sachant toujours d'une exactitude chronométrique, je m'émotionne en voyant que tu n'es pas rentré pour dîner à six heures et demie quand tu es toujours là au quart.

- Pardon ! j'étais ici à vingt-huit... puisque tu es si précise.
- Eh bien, tu trouves que treize minutes d'attente nerveuse, d’anxiété fébrile,...
- Dis aussi : d'angoisse mortelle. L'expression est à effet.
- Parfaitement ! d'angoisse...
- Ajoute mortelle.

- Tu trouves étonnant que je ne sois pas inquiète. Est-ce qu'aujourd'hui la mort ne vous guette pas à chaque tournant de rue ?
- Je ne l'ai pas rencontrée.
- Un apache tire un coup de revolver sur un agent et si vous passez à ce moment, pan ! c'est vous qui écopez.
- Je ne suis pas passé de ce côté-là.
- Ou bien, si vous êtes distrait, vous tombez dans une de ces crevasses folles, de ces fondrières qui sont de vrais abîmes comme on en voit en Suisse et que la Compagnie du Métro multiplie de façon effarante.

- Je n'ai pas été distrait !
- Eh bien, et les autos... les accidents d'autos... tu vas me dire aussi qu'ils sont rares, les accidents d'autos... j'ai toujours peur que tu sois fracassé dans le tien... il va d'un tel train.
- Ah ! ça, tu rêves ! où prends-tu maintenant que j'ai un automobile ?
- Je ne te parle pas de bile, je parle de bus.
- Ah ! l'auto-bus !
- Dame ! ce n'est pas une clarinette que tu prends pour revenir du bureau.
- Non, ça n'irait pas assez vite.
- Du reste, je suis bien bête de me faire de la bile...
- Ah ! tu vois... quand tu veux, tu dis bien : de la bile, pas de la bus.
- Quel idiot !

- Merci m'amour. Eh bien, maintenant que tu vois que que je suis vivant, nous mettons-nous à table ?
- ... Dans cinq minutes. C'était le jour de la lessive, Anna s'est trouvée un peu en retard pour son dîner.
- Et tu m'engueulais pour treize minutes ?!
- C'était pour te faire patienter, mon gros loup.



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