Paroles : Amelet - Musique : Pietro Codini - Éditeur : Amelet (1912)
Quand un pioupiou a quelques mois d' service
Qu'il touche enfin sa première permission
Chez ses parents qui d' le voir s' réjouissent
Tout l' monde l'embrasse et lui pose des questions
Sur l'art militaire
Lui demande son père
Tu dois être instruit
Qu'est-c' qu'on t'a appris ?
On m'a appris, répond l' troupier, qu'au réveil il faut s' lever et, tant qu'on peut, tirer au grenadier, on m'a appris qu' pour marcher dans l' rang, quand l' pied gauche fait un pas en avant, c'est l' pied droit qui doit faire le suivant, on m'a appris qu'à la chambrée, aux copains qu'on a il vaut mieux montrer son derrière que son tabac. C' que j'ai appris le plus viv'ment, c'est à chanter tout l' temps…
Vive la classe
Vive la classe
C'est c' qui rentre mieux dans l' trognon
Et qui sort le mieux du poumon
Vive la classe
Vive la classe
Plus que six cent trois d'mains matin
Ne change pas d' main
Voilà qu' ça s' passe
Une, deux, trois ! vive la classe !
Petit à p'tit, le pioupiou qui s' dessale
De la caserne ne cherche qu'à déguerpir
Mais l'adjudant qu'est mauvais comme la gale
Le tient à l'œil pour l'empêcher d' sortir
À la porte il chipe l'homme qu'il a en grippe
Et en l'arrêtant lui dit gracieus'ment :
Militaire, sur votre tunique par devant, j' vois un bouton qui est absent et par derrière, vous n'y voyez donc pas clair, votre pli n'est pas réglementaire. Demi-tour !
Et l' soldat s'en va en ronchonnant : Ah ! bon sang d' bon sang, c'est toujours moi qui prends, ah ! la ganache, ah ! la rosse, ah ! la vache, ah ! la... Ah ! quand donc une bonne fois j' pourrai crier à pleine voix :
Vive la classe
Vive la classe
En attendant, tu peux être sûr
Que tout à l'heure je saut'rai l' mur
Vive la classe
Vive la classe
Et j'irai r'trouver les copains
Ne change pas d' main
Voilà qu' ça s' passe
Une, deux, trois ! vive la classe !
Le p'tit pioupiou possède toujours en ville
Une connaissance qui l'aide à supporter
Les p'tites misères du métier difficile
Et qui se charge de le réconforter
Que quelqu'un lui dise :
Avec ta payse
Comment donc ça va ?
Il lui répondra :
Ça marche, ça colle, on s' dit de tendres paroles, alors c'est merveilleux, on ferme les yeux, on voit des lumières et du feu, on quitte la terre et on dit en montant aux cieux : Oh ! oh !…
Vive la classe
Vive la classe
Cri qui vient tout seul dans la voix
Nous fait deux bonheurs à la fois
Vive la classe
Vive la classe
Recommençons jusqu'à demain
Ne change pas d' main
Voilà qu' ça s' passe
Une, deux, trois ! vive la classe !