Paroles : Léo Lelièvre, Raoul Le Peltier - Musique : Henri Christiné - Éditeur : Christiné, Paris (1907)
sur APGA 1968 :
La sage-femme qui m' fit v'nir au monde,
Afin de m' faire décaniller
Du fin fond d' ma cachette profonde
Se servit d'un fer à friser
Elle me tripota d' ses mains sales
D'un coup d' dents me coupa l' cordon.
Mon père s'écria : "Quel scandale !
Voyons, madame, faites attention,
Tonnerre de Dieu,
Ménagez-le !
{Refrain :}
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus,
Ce p'tit amour tout frais pondu."
Moi, viv'ment du fond de mes couches
Je m' mis à lui crier : "Ta bouche !
Et si tu l'engueules, cré nom d'un chien,
Elle va me r'fourrer d'ousque j' viens,
Et pour y r'tourner, j' marche plus
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus."
C' nom-là m' resta dans la famille
Jésus par-ci, Jésus par-là ;
L' fait est qu' j'avais la gueule gentille
Et puis ça s' voit encor, n'est-c' pas ?
Plus tard, quand on fit mon mariage,
Comme ma future montrait d' l'ardeur,
Ma tante lui dit : "C'est lui l' plus sage,
N' l'abîmez pas, c' pauvre petit cœur !
Il est si doux
Faites-le pour nous
{Refrain :}
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus,
Surtout n'allez pas taper d'ssus,
Ne lui flanquez pas des calottes,
Car ça lui fich'rait la tremblotte,
C'est un amour qui n'aime qu'à jouer,
Il ne faudra pas le secouer
S'il n'a pas l'esprit bien tendu,
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus."
Moi qu'avais une chev'lure soyeuse,
Au régiment, le perruquier
Me passa à la p'tite tondeuse
Y m' manquait qu' du persil dans l' nez.
Aussi, le soir, deux jeunes bergères
Au papier d' verre voulurent frotter
Ma belle perruque en peau d' derrière
À seule fin de la faire briller
J' leur dis : "Trésors,
Ah ! pas si fort !
{Refrain :}
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus,
Puisque mon crâne n'a plus rien d'ssus
Avec lui je veux bien qu'on jongle
Mais prenez bien garde aux coups d'ongles,
Allez-y, on peut chahuter
Faites de moi tout c' que vous voudrez,
Embrassez votre petit tondu...
Mais n'égratignez pas l' Jésus."
Si l'étranger par ses embûches
Venait en France nous massacrer
Dans des sous-marins en baudruche
Ou dans des dirigeables nick'lés,
Je m'élanc'rais dans la fournaise
Et leur chantant tout à la fois
La Tonkinoise, la Marseillaise
Je leur dirais : "Écoutez-moi,
Faites-moi du mal !
Ça m'est égal !
{Refrain :}
Mais n'égratignez pas l' Jésus,
La République a l’œil dessus,
À coups d' canon, à coups d' mitraille
Vous pouvez m' crever les entrailles,
Coupez-moi les jambes et les bras,
Le cœur, le foie et l'estomac
Avec les poils qui sont au-d'ssus
Mais n'égratignez pas l' Jésus."
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sur Pathé-APGA P3105-1 :
La sage-femme qui m' fit v'nir au monde,
Afin de m' faire décaniller
Du fin fond d' ma cachette profonde
Se servit d'un fer à friser
Elle me tripota d' ses mains sales
D'un coup d' dents me coupa l' cordon.
Mon père s'écria : "Quel scandale !
Voyons, madame, faites attention,
Tonnerre de Dieu,
Ménagez-le !
{Refrain :}
Mais n’égratignez pas l' Jésus
Ce p'tit amour tout frais pondu."
Moi, viv'ment du fond de mes couches
Je m' mis à lui crier : "Ta bouche !
Si tu l'engueules, cré nom d'un chien,
Elle va me r'fourrer d'ousque j' viens,
Et pour y r'tourner, j' marche plus
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus."
C' nom-là m' resta dans la famille
Jésus par-ci, Jésus par-là ;
L' fait est qu' j'avais la gueule gentille
Et puis ça s' voit encor, n'est-c' pas ?
Plus tard, quand on fit mon mariage,
Comme ma future montrait d' l'ardeur,
Ma tante lui dit : "C'est lui l' plus sage,
N' l'abîmez pas, c' pauvre petit cœur !
Faites-le pour nous
Il est si doux
{Refrain :}
Mais n’égratignez pas l' Jésus
Surtout n'allez pas taper d'ssus,
Ne lui flanquez pas des calottes,
Car ça lui fich'rait la tremblotte,
C'est un amour qui n'aime qu'à jouer,
Il faudra parfois le secouer
S'il n'a pas l'esprit bien tendu,
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus."
{Couplet patriotique]
Si l'étranger par ses embûches
Venait en France nous massacrer
Dans des sous-marins en baudruche
Ou dans des dirigeables nick'lés,
Je m'élanc'rais dans la fournaise
Et leur chantant tout à la fois
La Tonkinoise, la Marseillaise
Je leur dirais : "Écoutez-moi,
Faites-moi du mal !
Ça m'est égal !
{Refrain :}
Mais n'égratignez pas l' Jésus,
La République a l’œil dessus,
À coups d' canon, à coups d' mitraille
Vous pouvez m' crever les entrailles,
Coupez-moi les jambes et les bras,
Le cœur, le foie et l'estomac
Avec les poils qui sont au-d'ssus
Mais n'égratignez pas l' Jésus."
Moi qu'avais une chev'lure soyeuse,
Au régiment, le perruquier
Me passa à la p'tite tondeuse
Y m' manquait qu' du persil sous l' nez.
Aussi, le soir, deux jeunes rombières]
Au papier d' verre voulurent frotter
Ma belle perruque en peau d' derrière
À seule fin de la faire briller
J' leur dis : "Trésors,
Ah ! pas si fort !
{Refrain :}
Ah ! n'égratignez pas l' Jésus,
Puisque mon crâne n'a plus rien d'ssus
Avec lui je veux bien qu'on jongle
Mais prenez bien garde aux coups d'ongles,
Allez-y, on peut chahuter
Faites de moi tout c' que vous voudrez,
Embrassez votre petit tondu...
Mais n'égratignez pas l' Jésus."