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Titre :Aliments héréditaires, monologue
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :d'Orvict, Charles
Interprète(s) :Dranem
Genre :Café-concert
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :27 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Eden, Société anonyme française ondographique
Numéro de catalogue :E7135
Numéro de matrice :681—B
État :Exc
Vitesse (tours/minute) :80
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 3,3ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 5kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :02-08-2010
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Même matrice sous le label 'Gath & Chaves' - Même matrice sous le label 'Disque Néron'
Texte du contenu :Aliments héréditaires


Moi, j' connais un méd'cin épatant qui s'occupe que d' l'él'vage des enfants. Dernièr'ment il disait qu'il avait fait d' nombreuses expériences sur la manière de les faire, les enfants, naturell'ment. Ainsi, il m'assurait que selon la nourriture que prennent les parents, on peut avoir le sexe que l'on désire. Ainsi, pour avoir une fille y a qu'à manger du chat, pour avoir un garçon du cochon ou d' l'andouille. Les escargots donnent des garçons qui auront des cornes, les harengs rendent les gosses frileux, ils s' portent bien qu' l'été…
Alors j' dis : Y a pas d'erreur, moi, vous savez, les parents d' ma belle-mère qui est sobre et bossue, on d'vait bouffer qu' du chameau.
Mais il m' dit, il m' dit : Tenez, c'est pas tout, la nourriture influe énormément sur la vocation des enfants. Tenez, j'ai connu une femme qui pendant sa grossesse ne mangeait qu' des lentilles, ben, elle a accouché d'une lorgn… non, d'une lorgnette… non, de deux jumelles, une autre qui n' mangeait qu' des huîtres, sa fille est d'venue enfileuse de perles, une autre qui s' nourrissait d' merlans et d' raies, tous ses fils sont coiffeurs, une autre, tenez, elle mangeait qu' des moules, eh ben, elle a un fils qu'est mouleur. Ah ! je n' cite pas le cas de celle qui voulait su' des rognons d' côté, non, son garçon est v'nu au monde eunuque, mais ça, ça nous r'garde pas, ces trucs-là. Mais un cas plus piquant encore, c'est celui du fils de l'avaleur de sabre, on voyait clair à travers, il est aujourd'hui marchand d' cartes transparentes.
Alors j' dis : Y a pas d'erreur, dites donc, vos parents ont dû avaler un battant d' cloche à vous parce que vous en débitez des… des conn'ries. Mais il m' dit : Tenez, tenez, il dit, c'est pas tout, pour les grands hommes c'est la même chose : les parents d' Chateaubriand mangeaient qu' du bifteck aux pommes, ceux d' Louis-Philippe n'aimaient qu' les fruits, c'est pour ça qu'ils avaient tous la tête en poire, les parents d' Clovis ne voulaient qu' des haricots, il fut célèbre par le vase de Soissons, de même pour Lavoisier qui se distingua avec ses gaz. Napoléon, lui, ses parents mangeaient qu' du veau, il s'illustra à Marengo, ceux d' Victor Hugo et d' tous les poètes mangeaient et mangent encore du fromage, leur célébrité vient des vers. Tenez, bien plus fort que ça, nous avons eu le cas de deux époux qui n' mangeaient qu' du homard à l'américaine, ils en mangeaient tout l' temps, du homard, vous l' savez, le homard à l'américaine, ça a du poil aux pattes et ça pince, eh ben, leur fils est d'venu chef de la Sûr'té, monsieur, parfait'ment !
Parfait ! qu' j' lui dis au docteur en lui serrant la main, mais si la nourriture influe tant qu' ça sur la célébrité des enfants, les parents du général Cambronne ont dû manger d' la merde !
Au r'voir, docteur ! à une autre fois, dites donc, on se r'verra.



Permalien : http://www.phonobase.org/6318.html

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