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Titre :L'âme d'un violon
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :de Féraudy, Maurice
Interprète(s) :de Féraudy, Maurice
Genre :Monologue comique
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :29 cm saphir sans étiquette, (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pathé
Numéro de catalogue :2903
Numéro de matrice :70190-RA
Inscriptions complémentaires :29-7
Date de l'enregistrement :1909
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :85,7
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 2,0ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 4k, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :26-10-2012
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous.
Texte du contenu :L'âme d'un violon


Croyez-vous quelquefois à la métempsycose ?
Non ? vous n'y croyez pas du tout ! Eh bien, mon Dieu
Vous avez tort ; je vais vous conter une chose
Peut-être, après mon conte, y croirez-vous un peu
Mon vieil ami Pugens était violoniste
Compositeur, pianiste, un véritable artiste
Cœur large et généreux, esprit vif et brillant
C'était c' qu'on appelle un homme de talent
Même, il avait quelquefois des éclairs de génie
Et surtout possédait tellement l'harmonie
Le rythme et le secret des sons mélodieux
Qu'il me f'sait monter des larmes dans les yeux
Quand il jouait le soir dans un profond silence
Un morceau fait par lui qu'il nommait L'absence
Cet air était si triste et si plein de douleur
Que je sentais se fondre et s' briser mon cœur
Il mettait dans son jeu tant de vie et de flamme
Que son âme en émoi se glissait dans mon âme
Et que moi-même enfin je r'ssentais un peu
Cette inspiration qui lui v'nait de Dieu
Un jour, c'était, j' crois, au milieu d' décembre
Pugens tomba malade, dut garder la chambre
Puis le lit puis, hélas ! c'la s' voit parfois
Le malheureux artiste était mort en six mois
De quoi ? d'un accident ? non, d'une maladie
Qui, lambeau par lambeau, nous arrache la vie
Le cœur était atteint et ce mal, voyez-vous
Se rit de patience et des soins les plus doux
Les savants là-dessus discutent à leur aise
Pour Pugens, en dépit d' la langue française
Je dirai hautement, car j'en suis convaincu
Qu'il est mort par le cœur comme il avait vécu
Vous plaidez, direz-vous, assez mal votre cause
Je n' vois pas encor votre métamorphose
J'y suis, vous allez voir, encor quelques instants
Pendant qu'il se mourait, pendant les derniers temps
De cette épouvantable et courte maladie
Il avait exposé d'vant lui, par manie
L'instrument qu'il avait fait vibrer tant d' fois
Et qui restait inerte et privé d' sa voix
Là, le couvrant des yeux, oubliant sa souffrance
L'artiste s'écriait, encor plein d'espérance
En parlant d' l'ingrat violon : Aujourd'hui
Qu'il vienne donc à moi qui n' vais plus à lui !
Enfin, et que chacun le prenne à sa manière
Au moment qu'il mourut, à son heure dernière
Quand il me mit au front son suprême baiser
J'entendis aussitôt les cordes se briser
Qui sait, cet instrument avait compris peut-être
Il refusait ainsi de survivre à son maître
L'un perdait son talent, l'autre perdait sa voix
Ils s'étaient entendus pour mourir à la fois
Et la mort qui voulait pour eux même martyre
En frappant l' poète avait brisé la lyre
C'est un souvenir simple et douloureux pour l'art
Eh bien, y voyez-vous la trace du hasard
Ou le musicien par ses accents d' flamme
Dans son cher violon avait-il mis son âme ?



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