Création : Esther Lekain (1907) - reprises : Maréchal, Suzanne Chevalier, Georgel, Diaz - Paroles : Will, Plébus - Musique : Gaston Maquis - Éditeur : Alexis Rouart - Paris (1907)
Esther Lekain :
Aimant sa jolie voisine
Bien faite et mignonne comme un bijou
Et pour mieux voir la mutine
Lucien, dans la cloison, fit un p'tit trou
Pendant qu' sa voisine s'habillait
Lucien la détaillait
Tous les jours, il risquait un œil
Grimpé sur un fauteuil
Et tout haut disait
Comme s'il lui parlait :
Mie jolie, je vois tout
Votre gorge ronde
Ma blonde
Me rend fou
Votre chair exquise
Me grise
Méfiez-vous
En regardant par ce trou
Mie, je vois tout
Oui, tout !
Sa voix se trouvait si proche
Qu'un jour, la belle voisine l'entendit
Elle vint lui faire des reproches
Le drôle, en rougissant, lui répondit :
Mad'moiselle, si j'ai tant d’émoi
C'est pas d' ma faute à moi
J'ai l' cœur et le cerveau troublés
Vous m'avez affolé
Et s'enhardissant
Dit en s'avançant :
Mie jolie, je veux tout
Votre gorge ronde
Ma blonde
Me rend fou
Près de tant de choses
Si roses
Voyez-vous
J'ai de doux frissons partout
Mie, je veux tout
Oui, tout !
Grand Dieu ! s'écrie la voisine
C'est un guet-apens, je vais me fâcher
Mais lui, d'une voix câline
Lui dit : Je n' suis pas allé vous chercher
Alors, d'un geste gracieux
Tout en baissant les yeux
Elle tendit à Lucien grisé
Ses lèvres à baiser
Ah ! dit l'amoureux
Je m' sens bien heureux
Mie jolie, je prends tout
Ta petite personne
Mignonne
Me rend fou
J'ai la dent cruelle
Ma belle
Comme un loup :
Ah ! cette fois, si j'ai le droit de fouiller partout
Mie, je prends tout
Oui, tout !
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Suzanne Chevalier :
Aimant sa gente voisine
Bien faite et mignonne comme un bijou
Et pour mieux voir la mutine
Lucien dans la cloison fit un p'tit trou
Pendant qu' sa voisine s'habillait
Lucien la détaillait
Chaque jour, il se rinçait l'œil
Grimpé sur un fauteuil
Et tout haut disait
Comme s'il lui parlait :
Mie jolie, je vois tout
Votre gorge ronde
Ma blonde
Me rend fou
Votre chair exquise
Me grise
Méfiez-vous
En regardant par ce trou
Mie, je vois tout
Oui, tout !
Mais sa voix était si proche
Qu'un jour, sa belle voisine l'entendit
Elle vint lui faire des reproches
Le drôle, en rougissant, lui répondit :
Mad'moiselle, si j'ai tant d’émoi
C' n'est pas ma faute à moi
J'ai l' cœur et le cerveau grisés
Vous m'avez affolé
Et s'enhardissant
Dit en s'avançant :
Mie jolie, je veux tout
Votre gorge ronde
Ma blonde
Me rend fou
Près de tant de choses
Si roses
Voyez-vous
Je prends feu comme l'amadou
Mie, je veux tout
Oui, tout !
Grand Dieu ! cria la voisine
C'est un guet-apens, je vais me fâcher
Mais lui, d'une voix câline
Lui dit : Mais je n' suis pas allé vous chercher
Alors, d'un geste gracieux
Tout en baissant les yeux
Elle tendit à Lucien grisé
Ses lèvres à baiser
Ah ! dit l'amoureux
Je suis bien heureux
Mie jolie, je prends tout
Ta petite personne
Mignonne
Me rend fou
J'ai la dent cruelle
Ma belle
Comme un loup :
J'ai l' droit de fouiller partout
Mie, je prends tout
Oui, tout !