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Title :Sonnet d'Arvers – La grande Ourse
Composers and/or lyricists :Arvers, Félix ; Sully Prudhomme
Performers :Anonyme(s) ou interprète(s) non identifié(s) ; Enregistrement amateur
Content type :Enregistrement privé
Audio file :
Images :
PhotoPhoto
Format :Standard (enregistrement acoustique)
Condition :moisi
Speed (rpm) :170
Tools used for data transfer :Archéophone, pointe Edison 2 min sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat
Transfer date :2022-01-11
Comments :Texte du contenu ci-dessous. Collection Lucien Reulos
Text or lyrics :Sonnet d'Arvers


Mon âme a son secret, ma vie a son mystère :
Un amour éternel en un moment conçu.
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas ;

À l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
« Quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.

Félix Arvers (1806-1850)


- - -


La grande Ourse


La Grande Ourse, archipel de l'océan sans bords,
Scintillait bien avant qu'elle fût regardée,
Bien avant qu'il errât des pâtres en Chaldée
Et que l'âme anxieuse eût habité les corps ;

D'innombrables vivants contemplent depuis lors
Sa lointaine lueur aveuglément dardée ;
Indifférente aux yeux qui l'auront obsédée,
La Grande Ourse luira sur le dernier des morts.

Tu n'as pas l'air chrétien, le croyant s'en étonne,
Ô figure fatale, exacte et monotone,
Pareille à sept clous d'or plantés sur un drap noir.

Ta précise lenteur et ta froide lumière
Déconcertent la foi : c'est toi qui la première
M'as fait examiner mes prières du soir.

René-François Sully Prudhomme (1839-1907)
Les épreuves (1866)

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Permalink : http://www.phonobase.org/13826.html

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