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Titre :Entretien avec le Général de Castries sur l'opération de Diên Biên Phu (Điện Biên Phủ)
Interprète(s) :La Croix de Castries, Christian de
Genre :Emission radiodiffusée
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :30 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pyral – JCH
Date de l'enregistrement :1954
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 78t sur Shure, Elberg MD12 : courbe Decca
Date du transfert :24-09-2004
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Coll. José Sourillan. Guerre d'Indochine, 1946-1954, France, homme politique, personnage militaire. Enregistrement J.C.H. Jean-Claude Hénin
Texte du contenu :Entretien avec le général de Castries [1954] sur l'opération de Diên Biên Phu [6-7 mai 1954]

Face 1

- Je ne vous présenterai évidemment pas le général de Castries, je voudrais simplement, avant de commencer cet entretien qu'il a bien voulu m'accorder, je voudrais simplement évoquer un souvenir, une silhouette, la silhouette d'un chef d'escadron de spahis au matin du 4 avril 1945 : Planté en plein soleil, son calot rouge en tête au milieu de l'Adolf Hitler Platz de Karlsruhe et regardant ses blindés, regardant ses chars tournoyer dans la lumière autour de l'esplanade, ses chars qui venaient de donner à la première armée française sa première grande ville ennemie conquise au seuil de sa campagne Rhin et Danube. Ce chef d'escadron, vous l'avez deviné, était le commandant de Castries. Je l'apercevais alors pour la première fois.

Mon général, je ne vais évidemment pas vous demander de faire ici la genèse de l'opération Diên Biên Phu, d'exposer les raisons stratégiques de ce qu'a été la création de cette place-forte, ce qui nous entraînerait beaucoup trop loin, je voudrais vous demander au contraire de commencer assez illogiquement peut-être par la fin, c'est-à-dire de nous dire : Comment est tombé Diên Biên Phu.
- Nous avons compris, nous avons compris que Diên Biên Phu ne pourrait plus tenir à partir du moment où le centre de résistance Éliane 2 est tombé dans la nuit du 6 au 7 mai. Ce centre de résistance qui avait été attaqué le 30 mars avec autant de violence que Dominique 1, Dominique 2 et Éliane 1 avait tenu grâce à l’héroïsme des gens qui le tenaient et à celui des différentes unités qui avaient contre-attaqué sans cesse pendant deux jours et trois nuits pour maintenir la possession de ce point d'appui essentiel pour la défense de Diên Biên Phu. Au matin du 7, le point d'appui Éliane 2 était tombé. Il était tenu… il avait été tenu pendant la dernière nuit par des troupes fraîches parachutées l'avant-veille du 1er BPC qui se sont battues héroïquement sous le commandement du capitaine Pouget. Submergé par le nombre, vers 2 heures du matin, je n'avais plus aucune communication avec le capitaine Pouget. Au lever du jour, le colonel Langlais, sans attendre même que je lui en donne l'ordre, avait préparé une contre-attaque et avait réuni pour cela les quelques débris qui nous restaient encore, c'est-à-dire environ trois compagnies de quatre-vingts hommes chacune appuyées par les quelques coups de canon qui nous restaient. Au moment où cette contre-attaque a voulu déboucher, l'ennemi a attaqué en force le point d'appui Éliane 4 sur lequel s'appuyait cette contre-attaque. Il l'a attaqué avec un tel effectif que, en une demi-heure, il a été complètement submergé et que la contre-attaque sur Éliane 2 était devenue sans objet. J'ai compris que nous étions à quelques minutes de la fin quand j'ai vu revenir, passer devant mon PC, tous les braves gens qui depuis cinquante-six jours combattaient sans arrêt et qui étaient complètement épuisés.


Face 2

- [...] avant l'irruption du… de ce commandant Viêt Minh dans votre PC ?
- Trente secondes, trente secondes à peu près.
- Et à ce moment-là, vous entendiez déjà les combattants, vous saviez qu'ils étaient à la porte...
- Ah ! on se battait, on se battait, on se battait à l'intérieur du point d'appui et différents, différents PC étaient déjà à ce moment-là submergés.
- Est-ce qu'il est exact qu'à un moment on avait envisagé une sortie ?
- Il est absolument exact qu'une sortie était non seulement envisagée mais préparée et qu'elle n'a pu avoir lieu parce que les hommes étaient épuisés, étaient fatigués et que… euh ! les chefs sont… et moi-même étions… avons été d'accord pour que cette sortie n'ait pas lieu étant donné qu'elle n'aurait pas pu aller loin, les hommes étant complètement à bout de fatigue et à bout de nerfs.
- Mais il est exact aussi que jamais, ni sur le centre d'appui principal, c'est-à-dire l'endroit où se trouvait votre PC, ni sur Isabelle un drapeau blanc n'a été hissé.
- Absolument pas, absolument pas. Aucun drapeau blanc n'a été hissé et d'ailleurs, quand je suis sorti de mon PC, encadré par le bataillon qui m'avait fait prisonnier, je n'ai vu aucun drapeau banc sur aucun des points d'appui qui tenait encore au moment de l'assaut final.
- Vous avez tout à l'heure au cours de cette conférence de presse que vous avez donnée, vous avez exposé les principales raisons pour lesquelles Diên Biên Phu était tombé, c'est-à-dire, vous avez dit que vous avez été submergés par le nombre et surtout vous avez insisté sur la supériorité du matériel ennemi et sur l'artillerie lourde qui se trouvait autour de Diên Biên Phu, est-ce que ça a été votre surprise principale ?
- Ça n'a pas été… ça n'a pas été une surprise totale, n'est-ce pas, mais nous avions espéré pouvoir déceler la mise en place de cette artillerie. Or l'adversaire a procédé avec une telle habileté et disposait de tels moyens personnels pour le faire que nous avons été… il nous était impossible de savoir où étaient les emplacements de batteries, de batteries adverses.
- Et le nombre de ces batteries adverses était supérieur à celui…
- Était supérieur à celui que… dont je disposais moi-même, n'est-ce pas, et à l'estimation qui en avait, qui en avait été faite.
- Et alors, alors que les batteries adverses étaient extrêmement camouflées, les vôtres, par contre, étaient très offertes aux coups.
- Mais nous étions exactement dans la, dans la situation de la cible, n'est-ce pas, et mes batteries, mes batteries étaient obligées de tirer tous azimuts, donc les canons étaient au milieu d'un cercle évidemment protégé alors que l'artillerie adverse tirait sous casemates car elle, elle n'avait… chacune de ces batteries n'avait qu'un secteur de tir extrêmement restreint.
- À combien peut-on estimer l'effectif des unités ennemies qui assiégeaient Diên Biên Phu ?
- Cet effectif peut sans erreur être estimé à quatre divisions d'infanterie et une division lourde.
- Ce qui fait en tout, en tout cinq divisions et ces divisions d'infanterie étaient des divisions…
- Ce sont des divisions dont… dont l'effectif est inférieur aux divisions européennes parce qu'elles sont extrêmement allégées au point de vue services et au point de vue personnel de… personnel de manutention.
- Donc pourcentage de combattants supérieur.
- Beaucoup plus élevé qu'à l'intérieur d'une division européenne.
- Donc quatre divisions d'infanterie et une division lourde et vous
disposiez, vous, à Diên Biên Phu de l'effectif de…
- Je disposais au départ, je disposais au début de douze bataillons mais ces bataillons étaient déjà fatigués par trois mois de présence à Diên Biên Phu et de travaux ininterrompus pour constituer la position et étaient presque tous à un effectif équivalent aux deux tiers de leur effectif normal.


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