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Titre :La noce des infirmes
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Spencer, Émile ; Delormel, Lucien ; Garnier, Léon
Interprète(s) :Charlus [Louis-Napoléon Defer]
Genre :Café-concert
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
Support d'enregistrement :Disque
Format :27 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Odeon International talking machine Co.m.b.H.
Numéro de catalogue :33560
Numéro de matrice :xp225
Date de l'enregistrement :1905-1906
Instruments :orchestre acc.
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :85,5
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 3,3ET sur Stanton, Elberg MD12 : courbe flat, passe-bas 4kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :12-10-2014
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous.
Texte du contenu :La noce des infirmes
Création : Paulus (1890) - reprises : Charlus (1904), Raymond Baillet (1968)

Paroles : Lucien Delormel et Léon Garnier - Musique : Émile Spencer - Éditeur : Répertoire Paulus (1890) / Delormel (1891)


Je reviens d’une noce inouïe
J’en ai la tête ahurie
Car ils étaient d’puis l’ premier
Tous infirmes jusqu’au dernier
On s’ s’rait cru, d’vant ce spectacle
Dans l’ancienne cour aux miracles
Et l’ plus far, c’est qu’en sortant
D’ la mairie d’ Ménilmontant...

{Refrain :}
Les boiteux fredonnaient, contents :
"Marchons droit, mes enfants"
Les sourds chantaient : "Entendez-vous
Le doux bruit des glouglous ?"
Les manchots murmuraient tout bas :
"Endors-toi dans mes bras"
Et les culs-de-jatte criaient, joyeux :
"En place pour l’avant-deux !" (1)

Afin d’ se rendre à l’église
Tout l’ monde en file s’organise
Les borgnes se mettent en avant
Afin d’ diriger l’ mouvement
Les aveugles, barbe en friche
Suivent, précédés d’ leurs caniches
Et les bossus, par p’loton
Mettent derrière leur durillon

Pendant la messe, sur le voile
Pour t’nir les cordons du poêle (2)
On eut r’cours, sans embarras
À quatre manchots des deux bras
Puis l’ suisse à la sacristie
Conduisit la compagnie
L’ cul-de-jatte disait au curé :
"Ne marchez donc pas sur l’ pied"

Après l’ mariage, toute la noce
Courut monter en carrosse
Dans deux énormes chars à bancs
Attelés avec des ch’vaux blancs
Les ch’vaux du premier mail-coach (3)
Étaient borgnes de l’œil gauche
Et ceux de l’autre, on l’ prévoit
N’y voyaient pas de l’œil droit

Les cochers des deux guimbardes (4)
Dans l’ front avaient des lézardes
C’étaient deux anciens toqués [cinglés]
Qu’on avait trop tôt r’lâchés
Ce qui fait qu’au lieu d’ conduire
La noce au pont qui soupire
Ils emmenèrent la cargaison
À l’hospice de Charenton (5)

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(1) avant-deux : figure du quadrille ordinaire, danse à la mode au XIXe
(2) poêle : voile blanc tendu au-dessus de la tête des mariés
(3) mail-coach : berline à banquettes attelée de quatre chevaux
(4) guimbarde : longue voiture couverte à attelage
(5) l'hospice de Charenton : l'hôpital Esquirol, asile psychiatrique, dans le Val-de-Marne



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