Paroles : Merall et Ryp in Refrains de la Butte, chez Plessis, libraire à Paris
Dans certain salon, où l'on cause
En prenant la tasse de thé,
Quelqu'un dissertait sur la cause
Qui produit les grains de beauté
Et tous ces signes, qui font tache
Sur les corps, même faits au tour...
Chaque dame aussitôt s'attache
À la discuter à son tour.
Je crois, dit l'une, à l'influence
De la ville où nous sommes nés,
Sur la forme et sur la nuance
Des signes qui nous sont donnés...
Et, remarquant notre surprise,
Elle nous déclara ceci :
J'ai sur la gorge une cerise ;
Or, je suis de Montmorency...
Une autre dit : La coïncidence
Du hasard seul n'est pas l'effet ;
Confidence pour confidence,
Je vais vous prouver par un fait
Que l'influence est positive,
Et mon dire aura quelque poids,
À moi qui, de Clamart native,
[Andral : À moi qui de Clamart arrive,]
Ai, sur la fesse, un petit pois...
Certes, enchérit une troisième,
Nier le fait est puéril ;
Étant de Montreuil, j'ai, moi-même,
Une pèche sur le nombril...
La dernière, d'une voix douce,
Dit : Je puis montrer illico,
Qu'étant de Soissons, il me pousse,
Presque dans l'Aisne, un haricot...
Que penser d'un pareil prodige ?
Fit-elle, en s'adressant à moi.
Vous avez tort, lui répondis-je,
De manifester tant d'émoi...
Je suis sûr, ajoutai-je, affable,
En m'étalant dans mon fauteuil,
Que tout ça n'est point une fable
Car, pour moi, je suis d'Argenteuil !...
[La spécialité d'Argenteuil est l'asperge]