Création : Yvette Guilbert (1891 au Concert Parisien) - Paroles : Camille Soullier - Musique : Jules Lasaïgues - Éditeur : P. Dupont, Paris (1891)
Y avait un beau tambour-major
Qui s'appelait Chandernagor
Toutes les femmes en le voyant
Disaient : Sapristi, qu'il est grand !
Ah ! maman !
Passant devant l' square Montholon
Une veuve à l’œil plein d'expression
Lui dit : Aimable fantassin
V'nez visiter mon magasin
Elle vendait du mou, des rognons
Du gras double et des pieds d' cochon
L' major lui dit d'un air très fin :
Ouh ! tout n'est pas mou dans l' magzagin
Cré coquin !
Comme pas un seul client n'entrait
La tripière mit le volet
L' major l'app'la mon p'tit canard
Ils s'épousèrent deux heures plus tard
Huit jours après, l' major n'avait
Plus de jarret, plus de poignet
L' colonel lui dit : Nom de nom !
Votr' canne est molle comme du coton
L' major avait beau s'exercer
Sa canne ne voulait plus marcher
Il se la fit porter un jour
Chez lui par un petit tambour
L' voyant entrer dans l' magasin
La tripière lui dit : Tapin !
J' parie qu' bien mieux qu' ton sergent
Tu connais tous les mouvements
Conclusion :
L' major après neuf mois d'union
Eut un tout p'tit, tout p'tit poupon
C'est l' tapin qui fut son parrain
Et même autre chose, c'est bien certain