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Title :Le langage imagé
Composers and/or lyricists :Bunel, Gabriel ; Briollet, Paul ; Lelièvre, Léo
Performers :Dranem
Content type :Café-concert
Audio file :
Images :
PhotoPhoto
Recording medium :Disque
Format :29 cm saphir étiquette (enregistrement acoustique)
Recording location :Paris, France
Manufacturer, label :Pathé
Double-side number :3691
Catalogue number :201609-1
Additional informations written on medium :14-5-29 – 4-6-29
Recording date :1929
Instruments :chant homme , piano acc.
Condition :Exc++
Speed (rpm) :83
Tools used for data transfer :Stanton 150, pointe 3,0ET sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar X, declick, decrackle, dehiss
Transfer date :2022-04-24
Comments :Texte du contenu ci-dessous.
Text or lyrics :Le langage imagé

Paroles : Paul Briollet, Léo Lelièvre - Musique : Gabriel Bunel, Paul Briollet - Éditeur : Salabert


Les romanciers ne font qu' des bourdes
Ils sont tous mûrs pour Charenton
À moins qu'ils nous prennent pour des gourdes
Avec les phrases de leurs feuill'tons

{Parlé :}
Non, monsieur, vrai, c' qu'ils en ont une poch'té, ceux qui écrivent des feuill'tons, ils emploient un style qu'ils appellent imagé dans lequel un cochon ne r'connaîtrait pas ses enfants. Ainsi, pour dire que la conversation est entamée, ils disent : La glace est brisée. C'est idiot ! Quand la glace est brisée, c'est la glace qui est entamée, c'est pas la conversation.
Un autre exemple : Quand on n' peut pas sentir quelqu'un, ils disent qu'on l'a dans l' nez. Alors, où faut-il qu'on se l' mette pour le sentir ? Du reste, j' vais vous lire un passage de c' feuil'ton-là, vous jug'rez vous-mêmes :
La nuit était tombée. (Sans doute qu'y avait pas d' cantonnier pour la ramasser) Un cavalier jetait un œil de chaque côté de lui pour percer les ténèbres. (Faut vous dire qu'il devait avoir les yeux en trous de vrille, sans ça il n'aurait jamais pu percer les ténèbres). Il paraissait… il paraissait… enfin, il pa… il paraissait… il paraissait pensif et il était dans les nuages. (Ça d'vait être un parent d' monsieur Santos-Dumont) Néanmoins, comme c'était un poète, il se nourrissait d'illusions. (Ben, qu'est-c' que vous voulez ? avec cette nourriture-là y a pas d' quoi faire de grosses crottes) À vingt ans il avait donné du fil à retordre à ses parents (Sans doute que ses parents étaient marchands d' ficelles) Il avait brûlé la chandelle par les deux bouts. (Un bon moyen pour se foutre du sucre sur sa culotte !) Aussi, lui qui jadis nageait dans l'opulence, se noyait-il dans un océan de chagrin. (Ah ! écoutez, s'il avait eu une ceinture de sauvetage, ça n' lui s'rait pas arrivé) Tout à coup, au détour d'un ch'min, sa figure s'illumina. (C'était probablement la veille du Quatorze Juillet) Son sang ne fit qu'un tour. (Ben voyons, on n' dit pas si c'est un tour de force ou un tour de cochon) Il venait d'apercevoir sa fiancée, la fille du prince Gueule-de-Raie, une demoiselle très sage qui avait toujours suivi le sentier épineux de la vertu… (Entre nous, entre nous, là, on n' rigole pas. Pour marcher dans c' sentier-là, elle avait sans doute mis des sabots. Sans ça, ça lui aurait piqué les pieds, voyons) La princesse pleine de vertu avait été bourrée d' bons principes. Aussitôt, le cavalier piqua des deux. (Piquer des deux ? Je n' comprends pas c' que ça veut dire, piquer des deux… à moins qu'il y ait eu des aiguilles sur la selle de son ch'val) En une seconde, il fut près d' sa belle, passa la main autour de son corsage et, comme il faisait noir, il l'embrassa à tâtons. (Il l'embrassa à tâtons, mais non ! si on parle de corsage, ça doit être qu'il l'embrassait à tétons, pas à tâtons !) De son côté, la tourterelle couvait son tourtereau du r'gard. (Non ! mais avez-vous jamais vu une tourterelle couver avec le r'gard ? c'est avec le croupion qu'elle devait couver son tourtereau, voyons, y a pas d'erreur) Me voici, lui dit l' fiancé, je dépose mon cœur à vos pieds. (Ben, moi, écoutez, j'aurais eu l' trac qu'elle me l'écrase) Il ajouta : Pour vous j'ai bien souffert, j'ai tiré le diable par la queue, je suis au bout d' mon rouleau. (Quelle expression !) Pour vous revoir, j'ai couru ventre à terre. (Ça a dû lui avoir usé l' nombril) J'ai dévoré l'espace et j'ai plus d'une fois mordu la poussière et malgré ma fatigue, dès que j' vous ai aperçue, pour être plus vite près d' vous, j'ai pris mes jambes à mon cou. Assez ! assez ! lui répondit la princesse Gueule-de-Raie, mon cher amant, si tu as mordu la poussière, va t' rincer la bouche. De plus, tu viens de me dire que tu avais pris tes jambes à ton cou, je n' veux pas d' toi pour mari car avec tes jambes à ton cou, t'aurais la tête trop près du derrière et j'aurais trop peur de m' tromper pour t'embrasser. Allez, allez, adieu, trotte et vide les lieux !

Les romanciers ne font qu' des bourdes
Ils sont tous mûrs pour Charenton
À moins qu'ils nous prennent pour des gourdes
Avec les phrases de leurs feuill'tons !


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Permalink : http://www.phonobase.org/14704.html

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