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Création : Mayol (1905 à la Scala) et Ribet (1905 à l'Aldazar d'Été) - reprises : Zidner, Julien Dufort, Dorvel, Drassam, Demanche
Paroles : Eugène Joullot, Émile Ronn - Musique : Charles Thony - Édition de Musique Eugène Joullot (1905)
Elle avait vingt ans
Et toutes ses dents
Quand un gandin au pâle visage
Un soir l'enleva
De chez son papa
Pour s'mettre avec elle en ménage
Elle s'en alla l'cœur gros
En griffonnant ces mots :
Chers parents, je pars avec mon p'tit amant que j'aime
Mais ne m'en gardez pas une rigueur trop extrême
Permettez à votre fille qui vous chérit pourtant
D'venir vous embrasser encor de temps en temps.
Le père, un moment interdit
Prit sa meilleure plume
Et plein d'amertume
Il répondit :
{Refrain :}
Quand une jeune fille
Quitte sa famille
Pour suivre son amant
Qu'elle désespère
Son père, sa mère
C'est très mal, certainement
Aussi, comme consolation
Je t'envoie ma malédiction
Je n'te compte plus dans ma famille
T'es une sale fille
Elle avait trente ans
Et plusieurs amants
Mais elle était bien moins godiche :
Elle connut un vieux
Qui, très amoureux
L'entretint sur un pied très riche
Un soir, le cœur bien gros
Elle griffonna ces mots :
Chers parents, me voilà devenue millionnaire
J'ai des bijoux, des chevaux, une maison princière
Voulez-vous m' pardonner ; je pourrais vous aider
Avec moi, vous n'aurez plus besoin d' travailler.
Le père, un moment interdit
Prit sa meilleure plume
Et sans amertume
Il répondit
{Refrain :}
Quand une jeune fille
Quitte sa famille
Pour suivre son amant
Qu'elle désespère
Son père, sa mère
C'est très mal, certainement
Mais puisque t'as beaucoup peiné
Et qu'tu t'décides à bien tourner
Reviens dans l' sein de ta famille
Oui, t'es une brave fille