Paroles : Ferdinand-Louis Bénech - Musique : Romain Desmoulins - Éditeur : Bénech (1911)
Mad'moiselle, où donc courez-vous comme ça ?
- Vous êtes bien trop curieux, cela n' vous r'garde pas
- Quoi ? vous êtes fâchée, ce n'est pas sérieux
- Vous avez tort, quand vous souriez, vous êtes bien mieux
- Laissez-moi, monsieur, j'appelle un agent
Mais le vieux beau sut lui causer si gentiment
Que la blondinette au bout d'un instant
Finit par lui dire tout en rougissant :
{Refrain :}
On m'appelle Mam'zelle Marion, la jolie couturière
J' demeure chez ma mère
Tout près d' la barrière
D'une famille de travailleurs
Je suis une fille sage
Et l' plus dur ouvrage
Ne me fait pas peur
Laissez-moi vous accompagner maint'nant
- Ah ! vous n'y pensez pas, ce s'rait compromettant
Mais si vous m' jurez de rester sérieux
Nous causerons chaque jour en passant tous les deux
- Alors, mad'moiselle, je vous dis au r'voir
- C'est entendu, monsieur, au r'voir jusqu'à d'main soir
Et la belle gamine reprit son chemin
Tandis qu' lui songeait en s' frottant les mains :
{Refrain :}
Elle s'appelle Mam'zelle Marion, ma jolie couturière
Elle d'meure chez ma mère
C'est bien mon affaire
C'est moi qui ceuill'rai la fleur
De la petite fille sage
Le plus dur ouvrage
Ne me fait pas peur
Près de la pauvre gosse il fut si câlin
Qu'elle lui permit un soir d' l'accompagner plus loin
Mais v'là qu'arrivés su' l' boul'vard désert
Soudain trois types surgissent avec des revolvers
- Allons, l’amoureux, passe-nous tes fafiots !
Tandis qu' la belle, sortant d' d'ssous sa jupe un couteau
Lui dit, crapuleuse : Avec ça, vois-tu
Les bourgeois, j'en ai tell'ment décousu
{Refrain :}
Qu'on m'a surnommée Marion, la jolie couturière
J' te présente ma mère
Julot d' la barrière
Maint'nant j' te saigne en douceur
Si tu veux pas être sage
La plus dure ouvrage
E' n' me fait pas peur