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Création : Paulus (1887) - Paroles : Lucien Delormel, Léon Garnier – Musique : Félix Chaudoir - Éditeur : Répertoire Paulus, Paris [1887]
On me disait qu'en France
Tout était très régence [Charlus : On était très régence]
Et que, surtout à Paris
Les femmes étaient belles
Et restaient très fidèles
À messieurs leurs chers maris
Que jamais les époux
Ne se montraient jaloux
Qu'ils n'entretenaient pas d' cocottes
Que la cocotte refusait
Brillant et bracelet
Petits soupers fins et bank-notes
Oh ! le blague !
Le bon blague !
C'était tout comme à London :
Les cocottes françaises
Comme les grues anglaises
Elles aimaient beaucoup le pognon
On me disait qu'en France
Le bon goût, l'obligeance
Et le politesse réunis
Que les manières civiles
Elles avaient leurs asiles
Dans l' cœur des cochers de Paris
Qu' c'était le spécimen
Du parfait gentlemen
Qu'ils ne voulaient pas de pourboire
Et que jamais, tout haut
Ils n' vous app'laient : Fourneau
Vieille mufle ni grosse bassinoire !
Oh ! le blague !
Le bon blague !
C'était comme à Charing-Cross
Compagnie parisienne
Le Camille ou l'Urbaine
Les cochers, c'étaient tous des rosses
On me disait qu'en France
Les femmes plein d' résistance
Mettaient pas de faux appas
Et que sous leurs corsages
Y avait pas d' remplissages
De mouchoirs ni de vieilles bas
Que le petite grosseur
Même qu'était postérieur [Charlus : De leur petit postérieur]
De la nature était l'ouvrage
Que tout tenait très bien
Que c'était un scrutin
Où y avait pas de ballottage
Oh ! le blague !
Le bon blague !
C'était tout comme à Chester
Les nénettes françaises
Comme ceux des Anglaises
Ils tenaient pas toujours en l'air
On me disait qu'en France
Poussait en abondance
Le petit haricot
Mais qu'ici ce légume
N'avait pas la coutume
De faire concurrence au piano
Qu'on pouvait en manger
Sans crainte d'éternouyer
Et compter dessus son silence
Vu qu'il était muet
Timide, très discret
Et tout à fait sans pétulance
Oh ! le blague !
Le bon blague !
C'était comme à Manchesteur's
Il faisait davantage
De pétard, de tapage
Que l' public des Ambassadeurs
On me disait qu'en France
On avait la patience
D' garder les ministres un an
Et qu' lorsqu'ils cessaient d' plaire
Messieurs du ministère
Ils rendaient toujours l'argent
Qu' les ministres français
À leurs amis jamais
Ne donnaient les plus grosses places
Et qu' pour être député
Sous l' règne de Liberté
Y fallait pas faire de grimaces
Oh ! le blague !
Le bon blague !
C'était comme à Liverpool
Les députés de France
Après chaque séance
Ils étaient tous un peu maboul