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Titre :	Un baptême civil
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :	Lack, Paul
Interprète(s) :	Les Premiers artistes des concerts de Paris
Genre :	Scène descriptive
Fichier audio :
Photo(s) :
Support d'enregistrement :	Disque
Format :	30 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :	Paris, France
Marque de fabrique, label :	Zonophone (Gramophone)
Numéro de catalogue :	Z-081006
Numéro de matrice :	01263v
Date de l'enregistrement :	1909-12-07
État :	Exc+
Vitesse (tours/minute) :	79
Matériel employé au transfert :	Stanton 150, SME-Clément, pointe 2,7E sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe Columbia : passe-bas 8kHz, Cedar X declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :	01-07-2017
Commentaires :	Texte du contenu ci-dessous. Anticléricalisme. Satire politique. Le baptême civil ou baptême républicain, ou encore parrainage civil, est institué par la loi du 20 prairial, an II (8 juin 1794) relative aux actes d'état civil, réservés aux municipalités. Peuvent être baptisés civilement tous les mineurs de moins de 13 ans, mais les parrains et marraines doivent, eux, être majeurs. Titre sur l'étiquette, selon exemplaire : Un baptême civil à Choisy-lès-Poires
Texte du contenu :	Un baptême civil Paul Lack sur Edison : [Quelques mesures de La Marseillaise] [La foule] - Vive Monsieur l'maire ! [Le maire] - Merci mes amis, merci ! Hem, hem ! hem ! [avertisseur sonore] Citoyens, la séance est ouverte, nous allons procéder au baptême civil, intempestif et octogone du plus jeune citoyen de la commune. J'ai choisi la salle T car dans la salle aux prix on y fait la distribution. [Foule et avertisseur sonore] - Vive Monsieur l'maire ! - Il faut moderniser, d'ailleurs j'ai remplacé la sonnette présidentielle par une trompe d'auto : c'est plus moderne, quoique un peu plus coûtant. Autrefois, l'on baptisait avec de l'eau, aujourd'hui nous baptisons avec du vin, le vingt de chaque mois, et le vin qui nous servira ne sera pas baptisé. [Hamlet (Ambroise Thomas), air : Ô vin dissipe ma tristesse, quelques mesures] - On employait l' sel, nous emploierons l' poivre, et nous nous poivroterons en famille. Mieux qu' ça : nous aurons d'excellentes dragées au prix coûtant. Plus d' saints, y n'en faut plus dans l' calendrier révolutionnaire : bénissons-les. [quelques mesures d'un cantique, avertisseur sonore] - Silence la musique, ne m'interrompez pas. J'ai voulu dire : bannissons-les. [imitation de cris de bébé] - 'Mande pardon, c'est l' petit qu'a besoin d' quéque chose. - Donnez-lui l' sein, citoyenne. - Peux pas M'sieur l' maire, puisqu'y faut supprimer les saints. - Oh ! oh ! mais il n'est pas question des vôtres qui sont très r'bondissants et qu'il s'rait dommage d' supprimer ! Ben après tout, donnez-lui c' que vous voudrez pourvu qu'il nous fiche la paix. Voyons l' parrain. - C'est moi, M'sieur l' maire - Approchez-vous mon ami, et r'mettez-vous. Ôtez vot' chapeau - J'peux pas, M'sieur l' maire, j'ai la teigne - Ah ! Ah ! Ah!, eh, enfoncez-le alors - J'peux pas, M'sieur l' maire, j'ai mon pain d'dans - Quel est votre nom ? - Tartoprune, Matthieu, pour vous servir - Votre profession ? - J' suis peintre en lapins pour les restaurants à prix fixe. Et pendant la morte saison j'peins des nus sur la boutique des charbonniers. - Eh ! Mais, vous êtes un artiste - Euh, oui ! Quand vous voudrez que j'peinturlure vot' portrait pour mettre dans la salle T, vous n' aurez qu'à l'ver la main, et vous pourrez dire avec orgueil : "c'est bien mon portrait qui est là, peint"! [Rires, dans la salle, pleurs de bébé] - Oh le p'tit sale ! J' m'ai trompé M'sieur l'maire, j' mande pardon, c'est l'petit qu'a envie d'faire pipi - Asseyez-vous dessus ! [avertisseur sonore] - Silence ! Citoyens et citoyennes ne troublons pas la cérémonie, bon parrain, permettez-moi d'vous serrer la cuillère, car vous avez vraiment la cafetière d'un brave et honnête homme. Ah ! Ah ! Ah! [quelques mesures d'un air souvent repris dans les saynètes de Bruant : "Oh ! la ! la! C'te gueule c'te binette, Oh ! la ! la ! c'te gueule qu'il a]. Quant à vous marraine, approchez-vous, et n' tremblez pas comme ça voyons, votre nom ? - Tartemol Léocadie, j'suis mariée en s'condes noces avec Tartemol, mais feu Ramolli mon premier mari qu'est défunt l'an dernier d'une attaque triple locomotive de la moelle zépinière au sein gauche... oh, j'vous d'mande pardon je m'retire deux minutes, on a purgé le ptit à c' matin. - Allez, citoyenne, allez ! Et maintenant, le nom du père ? [la foule] - Au nom du Père, du Fils, du Saint-Esprit, ainsi soit-il... - Nom de Dieu, tas d' calotins, j' vous d'mande le nom du père du fils de... - Du Saint-Esrpit, ainsi soit-il... - Vos gueules, tas d' crétins, tas d'idiots ! J'vous d'mande le nom du père du p'tit que l'on va baptiser ! - Ah ! Ah ! Ah bon ! Eh ben mais c'est moi le père ! - Ah ! votre nom ? - Delon - Votre profession ? - J' suis scieur - Comment, comment scieur ? - Oui, j' suis scieur, je scie tant que je peux, mais mon espécialité c'est de scier en long - Ah ! Ah ! Bon, bien, bien ! J'ai compris, he, he-hem ! Citoyens et citoyennes, j'ai l'honneur de vous informer qu'entre les soussignés, il a été convenu et arrêté ce qui suit : le sieur Delon (?) dont l'enfant est en train de faire pipi accepte Tartoprune et Tartemol comme parrain et marraine, et comme le filleul est un garçon, nous n'pouvons pas faire autrement que de lui ingurgiter le nom poétique et vaporeux de Matthieu. [quelques mesures] - J'adresse mes félicitations au parrain et à la marraine, et je r'mets sur le livret du p'tit Matthieu la somme de trois francs soixante-quinze centimes au nom d' la commune dont j'ai l'honneur d'être le représentant intempestif et constitutionnel. [La foule] - Vive monsieur l'maire ! [Acclamations, sur quelques mesures de L'Internationale]