Paroles : Paul Briollet, Henri Tinant - Musique : Charles d'Orvict, Paul Briollet - Éditeur : P.H. Christiné, Paris
Tout l' monde sait que les animaux se classent d'après le nombre de leurs pattes. Ceux qui en ont quatre, c'est des quadrupèdes ; ceux qui en ont deux, c'est des bipèdes ; les serpents à sonnette qui n'ont pas d' patte mais qui ont des grelots sont des vélocipèdes.
Y a aussi une autre classification. Ainsi, ceux qui ont des p'tits, c'est des vivipares, ceux qui ont des œufs c'est des ovipares et ceux qui ont du lait c'est des léopards.
Parmi les quadrupèdes, nous r'marquons les ours, y en a de toutes les couleurs, c' qui prouve que les ours se suivent et n' se r'ssemblent pas. (C'est pas nouveau mais ça n' fait rien, c'est toujours bon à entendre). Mais les plus beaux sont les plus p'tits parce que tout l' monde sait que les beaux ours sont courts.
Nous avons aussi le zèbre, un animal qui date de la plus haute antiquité, il a été inventé par les Hébreux.
La vache, oh ! tout l' monde sait c' que c'est qu'une vache. Ce qu'on ignore peut-être, c'est que, quand elle est jeune, elle est très amoureuse. Ça se r'connaît à ses pis, elle a des pis amoureux. Enfin, fait bien que génisse se passe.
Voyons maint'nant la chèvre : c'est un animal domestique très affectueux c'est pour ça qu'en signe d'amitié le président offre des vases de chèvre. Le mâle de la chèvre, c'est le bouc ; le bouc c'est un sale animal et il pue, il m' dégoûte, tout l' monde sait que l' bouc m’écœure.
Parmi les animaux féroces, je vous f'rai r'marquer le lynx. V'là un animal qu'en a, un œil !
Passons maint'nant aux p'tits carnassiers. On les appelle comme ça parce qu'ils peuvent tenir dans une carnassière. Je vous parlerai seul'ment de la civette, de la fouine et du putois. Le mâle de la civette c'est l' civet, le mâle de la fouine c’est l' foin, et la femelle du putois c'est la putoise.
Nous allons nous occuper aussi des bipèdes. Dans cette espèce on n' voit qu' des oiseaux comme la perruche qui est la femelle du perruquier, le sansonnet qui siffle et chante des sansonnettes, la grive qui dit des grivois'ries quand elle est saoule, le s'rin dont la femelle est la s'ringue, nous avons la caille grise, la caille blanche et la rousse caille et enfin le merle ; le merle c'est un oiseau voyageur : quand il fait froid, il traverse les fleuves d'Italie. Seul'ment y en a qui s' noient, ça fait qu' c'est plein d' merles dans les environs du Pô. J'allais oublier le canard. C'est un animal qui aime beaucoup l'eau mais il sort toujours avec sa cane, jamais avec son parapluie.
Maint'nant nous avons les reptiles, nous avons le lézard qui s' trouve dans les murs de bergeries, on l'appelle lézard le pâtre*. À côté du lézard, on voit les crapauds, leurs femelles c'est des crapules.
Nous avons les poissons, la morue qui s' trouve sur les bancs d' Terre-Neuve et quelquefois sur les bancs d' la correctionnelle. Nous avons ensuite la raie, la raie qu'est un animal qui s' gâte très vite. C'est pour ça qu' vous voyez dans les ch'mins d' fer qu'on la descend toujours la première. Il est défendu d' descendre avant la raie. (Ça, c'est pas mauvais).
Maint'nant je finis par la baleine qui est un animal gigantesque et le trou d' sa bouche est garni d' fanions. Bah ! ça fait qu'elle a l' troufanion près d' sa bouche. Ah ! et puis avec la baleine c'est assez. Ah ! si, hélas !
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* Lazare-le-Pâtre : drame en quatre actes de Joseph Bouchardy, musique de Caroline Bouchardy, B. Latte, Paris (1840).
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k132360f/f3.item