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Titre :Le Barbier de Séville
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Beaumarchais, Pierre-Augustin Caron de
Interprète(s) :Le Marchand, Charles ; Véniat
Genre :Diction : théâtre
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Cylindre
Format :Standard (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Edison
Numéro de catalogue :17515
Date de l'enregistrement :1905
Instruments :Déclamation, diction, monologue
Couleur de la pâte :noir moulé
État :bon
Vitesse (tours/minute) :160
Matériel employé au transfert :Archéophone
Date du transfert :06-02-2000
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous.
Texte du contenu : Acte deuxième

Le théâtre représente l'appartement de Rosine, La croisée dans le fond du théâtre est fermée par une jalousie grillée.



Scène I

Rosine, seule, un bougeoir à la main. Elle prend du papier sur la table et se met à écrire.

Marceline est malade; tous les gens sont occupés; et personne ne me voit écrire. Je ne sais si ces murs ont des yeux et des oreilles, ou si mon argus a un génie malfaisant qui l'instruit à point nommé; mais je ne puis dire un mot ni faire un pas, dont il ne devine sur-le-champ l'intention... Ah! Lindor! (Elle cachette la lettre.) Fermons toujours ma lettre, quoique j'ignore quand et comment je pourrai la lui faire tenir. Je l'ai vu à travers ma jalousie parler longtemps au barbier Figaro. C'est un bon homme qui m'a montré quelquefois de la pitié: si je pouvais l'entretenir un moment!



Scène II

Rosine, Figaro.

Rosine, surprise.

Ah! monsieur Figaro, que je suis aise de vous voir!

Figaro

Votre santé, madame?

Rosine

Pas trop bonne, monsieur Figaro. L'ennui me tue.

Figaro

Je le crois; il n'engraisse que les sots.

Rosine

Avec qui parliez-vous donc là-bas si vivement? Je n'entendais pas; mais...

Figaro

Avec un jeune bachelier de mes parents, de la plus grande espérance; plein d'esprit, de sentiments, de talents, et d'une figure fort revenante.

Rosine

Oh! tout à fait bien, je vous assure! Il se nomme?...

Figaro

Lindor. Il n'a rien; mais s'il n'eût pas quitté brusquement Madrid, il pouvait y trouver quelque bonne place.

Rosine

Il en trouvera, monsieur Figaro; il en trouvera. Un jeune homme tel que vous le dépeignez n'est pas fait pour rester inconnu.

Figaro, à part.

Fort bien. (Haut.) Mais il a un grand défaut qui nuira toujours à son avancement.

Rosine

Un défaut, monsieur Figaro! Un défaut! en êtes-vous bien sûr?

Figaro

Il est amoureux.

Rosine

Il est amoureux! et vous appelez cela un défaut!

Figaro

A la vérité, ce n'en est un que relativement à sa mauvaise fortune.

Rosine

Ah! que le sort est injuste! Et nomme-t-il la personne qu'il aime? Je suis d'une curiosité...

Figaro

Vous êtes la dernière, madame, à qui je voudrais faire une confidence de cette nature.

Rosine, vivement.

Pourquoi, monsieur Figaro? Je suis discrète. Ce jeune homme vous appartient, il m'intéresse infiniment... Dites donc.

Figaro, la regardant finement.

Figurez-vous la plus jolie petite mignonne, douce, tendre, accorte et fraîche, agaçant l'appétit; pied furtif, taille adroite, élancée, bras dodus, bouche rosée, et des mains! des joues! des dents! des yeux!...

Rosine

Qui reste en cette ville?

Figaro

En ce quartier.

Rosine

Dans cette rue peut-être?

Figaro

A deux pas de moi.

Rosine

Ah! que c'est charmant... pour monsieur votre parent. Et cette personne est?...

Figaro

Je ne l'ai pas nommée?

Rosine, vivement.

C'est la seule chose que vous ayez oubliée, monsieur Figaro. Dites donc, dites donc vite; si l'on rentrait, je ne pourrais plus savoir...

Figaro

Vous le voulez absolument, madame? Eh bien, cette personne est... la pupille de votre tuteur.

Rosine

La pupille?...

Figaro

Du docteur Bartholo; oui, madame.

Rosine, avec émotion

Ah! monsieur Figaro... Je ne vous crois pas, je vous assure.

Figaro

Et c'est ce qu'il brûle de venir vous persuader lui-même.

Rosine

Vous me faites trembler, monsieur Figaro.

Figaro

Fi donc, trembler! mauvais calcul, madame. Quand on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur. D'ailleurs je viens de vous débarrasser de tous vos surveillants jusqu'à demain.

Rosine

S'il m'aime, il doit me le prouver en restant absolument tranquille.

Figaro

Eh! madame! amour et repos peuvent-ils habiter en même coeur? La pauvre jeunesse est si malheureuse aujourd'hui, qu'elle n'a que ce terrible choix: amour sans repos, ou repos sans amour.

ROSINE, baissant les yeux.

Repos sans amour... paraît...

Figaro

Ah! bien languissant. Il me semble, en effet, qu'amour sans repos se présente de meilleure grâce: et pour moi, si j'étais femme...

Rosine, avec embarras.

Il est certain qu'une jeune personne ne peut empêcher un honnête homme de l'estimer.

Figaro

Aussi mon parent vous estime-t-il infiniment.

Rosine

Mais s'il allait faire quelque imprudence, monsieur Figaro, il nous perdrait.

Figaro, à part.

Il nous perdrait! (Haut.) Si vous le lui défendiez expressément par une petite lettre... Une lettre a bien du pouvoir.

Rosine lui donne la lettre qu'elle vient d'écrire.

Je n'ai pas le temps de recommencer celle-ci; mais en la lui donnant, dites-lui... dites-lui bien... (Elle écoute.)

Figaro

Personne, madame.

Rosine

Que c'est par pure amitié tout ce que je fais.

Figaro

Cela parle de soi. Tudieu! l'amour a bien une autre allure!

Rosine

Que par pure amitié, entendez-vous? Je crains seulement que, rebuté par les difficultés...

Figaro

Oui, quelque feu follet. Souvenez-vous, madame, que le vent qui éteint une lumière allume un brasier, et que nous sommes ce brasier-là. D'en parler seulement, il exhale un tel feu qu'il m'a presque enfiévré de sa passion, moi qui n'y ai que voir!

Rosine

Dieux! j'entends mon tuteur. S'il vous trouvait ici... Passez par le cabinet du clavecin, et descendez le plus doucement que vous pourrez.

Figaro

Soyez tranquille. (A part, montrant la lettre.) voici, qui vaut mieux que mes observations (Il entre dans le cabinet.)



Scène III

Rosine, seule.

Je meurs d'inquiétude jusqu'à ce qu'il soit dehors... Que je l'aime, ce bon Figaro! c'est un bien honnête homme, un bon parent! Ah! voilà mon tyran; reprenons mon ouvrage. (Elle souffle la bougie, s'assied, et prend une broderie au tambour.)





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