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Titre :Le poète des salons
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Piccolini, Henri ; Garnier, Léon ; Amelet
Interprète(s) :Charlus [Louis-Napoléon Defer]
Genre :Monologue comique
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :29 cm saphir sans étiquette, (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Pathé
Numéro de double-face :2745
Numéro de catalogue :276
Numéro de matrice :77842-RA
Date de l'enregistrement :1911-11-xx
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc+
Vitesse (tours/minute) :90
Matériel employé au transfert :Stanton 150, pointe 1,7ET sur Shure M44G, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar X, declick, decrackle, dehiss
Date du transfert :29-03-2022
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous.
Texte du contenu :Le poète des salons

Création : Amelet (1900) - Paroles : Léon Garnier, Amelet - Musique : Henri Piccolini - Éditeur : Amelet, Paris (1900)

Je suis poète, ne vous déplaise
Reçu partout à bras ouverts
Sous le charme on se pâme d'aise
Chaque fois que je fais des vers

Je ne fais que ça, des vers. Ma porte même est peinte en vert. À la soirée d' la baronne née Amont-Douairière, les dames me suppliaient d'improviser quelque chose sur les fleurs ? Voici ce que j'ai trouvé :

Rose et jasmin :
Jasmin, fleur de domestique
Doux et poétique
Aimait jusqu'à la passion
Une bonne de profession
La petite Rose
Fleur parfumée
Fraîche éclose
Rose prit la main
De Jasmin
Qui prit à Rose
Autre chose
De Rose, fleur du péché
Depuis, l’œil est panaché
Le front est rouge pivoine
Et son gros ventre de moine
Abrite un joli, joli
Petit pissenlit

Oh ! mais c'est charmant, dit une vieille rombière, de comparer la femme à une rose.

Parfait'ment, repris-je...
Elle est fraîche quand on la cueille
Mais, à force d'avoir vécu
La rose en vieillissant s'effeuille
Puis elle devient gratte-cul.

N'empêche, dit un blanc-bec, que le papillon qui s'y connaît a des préférences pour la fleur ouverte.

Oh, certainen'ment, répliquai-je, c'est dans les vieux pots qu'on fait de la bonne soupe…
Mais le papillon léger, volage
Fidèle emblème du garçon
Sème partout sur son passage
Sans s'occuper de la moisson.
Il court de la blonde à la brune
Se pose dessus et s'en va
Il se poserait sur la lune
S'il pouvait, ce polisson-là

Oh ! la vilaine bête ! s'écrie une jeune fille en piquant un soleil. Oui, mon enfant, dit la mère, méfie-toi des papillons, on n' sait pas c' qu'il peut arriver.

Eh bien moi, madame, lui dis-je...
Si j'étais papillon, bien vite
J'irais pour narguer vos galants
Poser ma carte de visite
Sur la fraise de vos seins blancs

Oh ! la fraise, répond l' mari, on dirait des nèfles. - Oh ! c'est égal, monsieur, me dit-elle, vous vous avancez un peu trop. - C'est plutôt votre corsage qui s'avance, dis-je, mais remarquez que je n'ai rien à vous déposer sur les nèfles - Ah ! très flatteur, s'écrie une grosse dondon qui avait des nichons comme des boulets d' canon et qui avait pris ça pour elle, mais toujours les oiseaux, les papillons, les fleurs, c'est banal, trouvez quelque chose sur les cocus, par exemple. - Oh non ! dit le maître de la maison, les cocus, on devrait les jeter tous à la rivière - Oh ! tu dis ça, répond la baronne, parce que tu sais nager !

Et tout l' monde se tordait parce qu'il était étalé dans un fauteuil avec sa culotte un tant soit peu déboutonnée .


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