Paroles : Marc Hély - Musique : Attilio Serpiéri - Éditeur : Smyth, Paris (1911)
En me promenant à Lisbonne
Comme je suivais, l' cœur en émoi
Une Portugaise mignonne
È' m' dit : Chéri,viens donc chez moi
On n' s'ra dérangé par personne
Je t'invite à tirer les rois
Et comme ça, mon p'tit cœur
Au dessert, tout à l'heure
Tu me donn'ras le p'tit baigneur
{Refrain :}
Elle est gaie gaie gaie
Ma Portu, ma tu tu
Ma petite Portugaise
Elle m'a fait r'tirer
Tout c' qui pouvait m' gêner
Pour être bien à mon aise
Comme on entendait
Une fanfare qui passait
Et qui jouait la Marseillaise
Elle m'a dit viv'ment :
Enl'vons nos drapeaux blancs
C'est trop compromettant
Ah ! voyez-vous ça, hein ! Ah ! la p'tite dégoûtante, hé hé...
Elle ajouta : Comme ça, tu m' bottes
C'est dans ce costume-là qu' tu m' plais
Quand tu t' déguises en sans-culotte
J' crois voir la Colonne de Juillet
C'est parce que je suis patriote
Que je t'adore, joli Français
Car, si tu veux, ce soir
Tu pourras me faire voir
Toutes les beautés de ton histoire
{Refrain :}
Elle est gaie gaie gaie
Ma Portu, ma tu tu
Ma petite Portugaise
Quand la discussion
S'engage trop à fond
Je ne suis plus à mon aise
J' lui dis : Mon trésor
Je ne suis pas très fort
Sur la langue portugaise
Alors elle me dit :
Tu sais bien, mon chéri
Que la tienne me suffit
Ah ! ah ! croyez-vous qu'elle a du vice, hein, c'tte p'tite femme-là. Ah ! la p'tite cochonne...
È' m' dit : Mon homme est anarchiste
Quand j' fais la bombe, il est ravi
Je lui réponds : J' suis communiste
Et j' partage sa femme avec lui
La liberté du culte existe
Me fait-elle, depuis aujourd'hui
Comme, hélas ! jusqu'ici
Je n'avais jamais joui
Oh dis ! profitons-en, chéri !
{Refrain :}
Elle est gaie gaie gaie
Ma Portu, ma tu tu
Ma petite Portugaise
È' m' dit : Mon mignon
J' suis en révolution
Viens éteindre ma fournaise
J' lui dis : Tous les deux
Ma chérie, si tu veux
On va faire quatre-vingt-treize
È' m' répond : Bêta
Y a un chiffre plus bas
Qu'est bien meilleur que ça !
Ah ! ah ! je vous dis, c'est une petite sale, elle est dégoûtante, cette petite femme-là !