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Paroles : Jean Rodor - Musique : Eugène Gavel
Dis-moi, pioupiou
P'tit pousse-caillou
Lorsque t'arrives à la caserne
Te voyant bleu
Les autres, parbleu !
Te racontent des balivernes
Puis le sergent
D'habillement
Te donne ton fourbi, tes armes
Tu penses à quoi ?
Mais réponds-moi
Dans tes yeux, je vois une larme
Je pense à ma vieille maman
Que j'ai quittée dans sa chaumière
Car la loi veut que pour deux ans
Les fils de veuve soient militaires
Sans moi, p't-être qu'elle mourra de faim
Ici, j'ai toujours ma gamelle
Ma mère aura-t-elle du pain ?
V'là c' qui tourmente ma jeune cervelle
Dis-moi, pioupiou
P'tit pousse-caillou
Voilà un an qu' t'es militaire
Lorsque tu sors
Prom'ner dehors
Tu lis des affiches pour te distraire
Sur les boul'vards
Tu vois c' placard
Disant : Refus d'obéissance
Petit soldat
Dis-moi, mon gars
Sur toutes ces choses, ce que tu penses
Je pense : Beaucoup de ces messieurs
Nous conseillent à la légère
Que même la plupart d'entre eux
N'ont jamais été militaires
Nous refusons, c'est bien joli
Nous écoutons leur politique
Puis nous partons à Biribi
Crever sous le soleil d'Afrique
Dis-moi, pioupiou
P'tit pousse-caillou
Ta figure n'est plus morose
C'est vrai qu' maint'nant
Te v'là sergent
Tu vas rengager, je suppose
T'as des galons
Puis, mon fiston
Une tenue de fantaisie
Te v'là heureux
Dis-moi, mon fieu
Est-ce que ça t' dirait, cette vie ?
Eh bien, oui, c'est vrai, j' suis content
Parce qu'avant trois mois, je l'espère
Je vais quitter le régiment
Pour retourner dans ma chaumière
Que m'importent à moi vos képis
Vos galons dorés, vos tenues
Près de ma mère, dans mon pays
J'irai reprendre ma charrue