Chanté par Bérard, Bucard, Armaud, Louis Vals, Orth. Darras
Paroles : Marcel Bertal - Musique : Charles Borel-Clerc - Éditeur : Charles Borel-Clerc - Paris (1911)
D'un bout à l'autre de la ville
On connaît Jean le forgeron
Et chacun sait qu'il est habile
Hardi, solide et gai luron
On dit aussi qu'après l'ouvrage
Chaque soir il retrouve, content
Toinette au gentillet corsage
Et que près d'elle il va chantant
{Refrain :}
Sur l'enclume où le fer s'incline
Mon lourd marteau frappe plus fort
On dirait que tout s'illumine
Avec des étincelles d'or
Pour toi, je voudrais, ma Toinette
Forger un cœur doux et coquet
Où j'enfermerais à jamais
L'amour éternel que je souhaite
Malgré les serments, les promesses
Peut-on répondre du destin ?
Toinette, infidèle maîtresse
S'en est allée l'autre matin
Pour suivre un monsieur du grand monde
Elle a quitté le forgeron
Qui maudit le nom de sa blonde
Avec mille et mille jurons
{Refrain :}
Sur l'enclume où le fer s'incline
Son lourd marteau frappe plus fort
Pour faire oublier la coquine
Qui s'est vendue pour un peu d'or
Autour de lui les flammes dansent
Et malgré tout le bruit d'enfer
La revoyant dans chaque éclair
Son cœur meurtri clame vengeance
Le chagrin, profonde blessure
A fait du solide forgeron
Presque un vieillard dont la torture
Est le souvenir de Toinon
Un jour pourtant, riche de toilette
Celle-ci revint d'un air moqueur
Mais aussitôt perdant la tête
Il la saisit, la rage au cœur
{Refrain :}
Sur l’enclume où le fer s’incline
Son lourd marteau frappe plus fort
Écrasant celle qui fit sa ruine
En se vendant pour un peu d’or
Comme un chien dont la gueule écume
Il a suivi la route au hasard
Emportant dans ses yeux hagards
La vision rouge de l’enclume