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Titre :Maître Maria Verone parle du féminisme (1ère partie)
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Verone, Maria
Interprète(s) :Verone, Maria
Genre :Discours politique
Fichier audio :
Photo(s) :Photo
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Polydor
Numéro de catalogue :522473
Numéro de matrice :5046Dxp
Date de l'enregistrement :1933
Instruments :Déclamation, diction, monologue
État :Exc++
Vitesse (tours/minute) :78
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012, pointe 78t sur Shure, Elberg MD12 : courbe Decca
Date du transfert :24-09-2004
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Coll. José Sourillan.
Texte du contenu :Maître Maria Verone parle du féminisme

pour plus d'infos :
https://gallica.bnf.fr/blog/10032022/maria-verone-premiere-voix-du-feminisme?mode=desktop


Face 1 :

Le féminisme n’est pas, comme voudraient le faire croire certains adversaires de mauvaise foi,  un programme de revendications émanant de quelques vieilles filles aigries dans le célibat et d’épouses acariâtres déçues par une union malheureuse. Le féminisme est une doctrine philosophique basée sur l'égalité de tous les êtres humains et qui a pour but d'établir l'égalité des sexes dans tous les domaines : civil, politique, intellectuel, économique et social.
Après avoir fait le tour du monde, la doctrine féministe revient en France d'où elle est partie. Car c'est en France qu'elle est née contrairement à ce que pensent trop de gens mal informés. Dans les siècles qui précédèrent la révolution de 1789, de nombreux écrivains discutèrent et défendirent la cause des femmes à qui ils reconnaissaient autant d'intelligence qu'aux hommes mais alors la question des droits [des] politiques ne pouvaient être soulevée. C'est à Condorcet que revient l'honneur d'avoir posé le problème et d'en avoir donné une solution nettement favorable aux femmes. À propos de l'admission des femmes au droit de cité, le grand philosophe écrivait : Ou aucun individu de l'espèce humaine n'a de véritable droit ou tous ont les mêmes et celui qui vote contre les droits d'un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, a dès lors abjuré tous les siens. La théorie de Condorcet fut reprise quatre-vingts ans plus tard en Angleterre par Stuart Mill, en France par Victor Hugo alors que venait d'être fondée la Ligue pour le droit des femmes.
Cependant, tandis que le féminisme ne progressait que fort lentement dans notre vieille Europe, il recevait rapidement une large application dans un pays neuf, les États-Unis d'Amérique. Les colonies britanniques, en avance sur la métropole, proclamaient également la libération des femmes. La guerre mondiale de 1914 vint tirer de leur torpeur ou de leur douce quiétude les états européens qui trouvaient que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il fallut bien avoir recours aux femmes ! Celles-ci montrèrent des qualités d'énergie et d'endurance dont on ne les jugeait pas capables, elles firent preuve d'esprit d'initiative, elles se révélèrent aptes à des travaux considérés jusque-là comme exclusivement masculins, elles s'adaptèrent à tout avec une facilité véritablement surprenante. Aussi, par la suite, n'osa-t-on plus les traiter en êtres inférieurs. Sous la poussée des terribles événements qui venaient de secouer le monde, des trônes sont tombés, des démocraties nouvelles sont nées, les femmes y ont pris tout naturellement la place à laquelle elles avaient droit.
Aujourd'hui, dans la presque totalité des nations européennes y compris la Turquie, dans toute l'Amérique du Nord, en Océanie, dans l'Afrique du Sud, même en Asie, dans les Indes et en Chine, les femmes participent à l'administration de l’État ou tout au moins à l'administration de la cité.

Face 2 :

Quel emploi les femmes ont-elle fait ou vont elles faire de leurs droits nouveaux ? Elles s'efforcent d'obtenir la modification des lois civiles qui régissent la famille. Épouses et mères, ayant des devoirs et des responsabilités, elles veulent que leur soient reconnus des droits sur leur personne, sur leurs biens, sur leurs enfants. Cette égalité entre époux, loin de nuire à la famille, l'établit au contraire sur des bases plus solides en y faisant entrer l'estime et le respect réciproques. La famille ne saurait demeurer une sorte d'autocratie dont l"homme est le chef absolu. Victor Hugo, le délicieux auteur de L'art d'être grand-père, a réclamé avec éloquence la liberté de la femme dont il était certain qu'il n'y eût rien à redouter. La protection de l'enfance et de la maternité, l'assistance aux malades, aux vieillards et aux infirmes attirent particulièrement l'attention féminine de même que la lutte contre les fléaux sociaux : alcoolisme, tuberculose, taudis, [im]moralité. Des parlementaires français spécialisés dans l'étude des questions sociales comme messieurs Fernand Merlin, Paul Strauss, Justin Godard ont répété en maintes circonstances qu'aucune grande réforme ne pouvait être faite en ces matières sans le concours et l'appui des femmes dans toutes les assemblées délibérantes.
Telle était aussi l'opinion de Jaurès qui disait en 1914 : Pour lutter contre l'alcoolisme, contre les conditions déprimantes de travail et de salaire, contre les lois qui renchérissent la vie, contre les machinations de guerre, l'action politique des femmes sera une grande force de civilisation. Et, en 1921, au cours d'une cérémonie organisée par la Ligue pour le droit des femmes, monsieur Poincaré, ancien président de la République, déclarait : "Les femmes ont été les égales des hommes dans la guerre, nous ne voudrons pas leur refuser dans la paix le moyen de faire entendre leur voix."

La paix, elle est inscrite en tête du programme féministe international. C'est pourquoi, du haut de la tribune de la Société des Nations, Aristide Briand qui incarnait l'idéal pacifiste s'écriait : C'est surtout aux femmes que je m'adresse.
Mais, pour répondre à cet appel, il faut des droits. Or l'égalité politique des sexes n'est pas encore reconnue partout. Dira-ton que les femmes ne manifestent pas assez énergiquement leur volonté de devenir citoyennes ? Mais, ainsi que le faisait remarquer René Viviani en 1919 à la Chambre des députés, a-t-on attendu que les esclaves expriment le désir d'être des hommes libres pour leur octroyer la liberté ? Et le grand féministe qui succéda à Victor Hugo et à Victor Schoelcher comme président d'honneur de la Ligue pour le droit des femmes ajoutait : Qui ne vote pas ne compte pas.
Les Françaises veulent compter dans le monde afin de préparer à leurs enfants un avenir de paix et de sécurité.


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