Je prends tout à la rigolade
Je ris tellement qu’j’en suis malade
Tenez, ma femme, un beau matin
S’est fait enlever par son cousin
Et quand elle revint, la p'tite rosse
Sur le ventre, elle avait une bosse
En contemplant son p’tit ballon
Je m’tordais comme un tirebouchon
Je dis à ma femme : Ma sirène
Dis donc, si ton aérostat
Est gonflé avec hydrogène
Tâche que la soupape ne fuie pas
Y a pas d’danger qu’elle me répond
Mon cousin y a mis un bouchon
J’habite une simple chambrette
Hôtel de la Grue en Goguette
Un soir, à travers la cloison
J’entendis une conversation
Ma chérie, disait un jeune homme
Cette fois, t’as croqué la pomme
La belle répondit : Pas du tout
Il t'en reste encore un p’tit bout
J’n’ai pas croqué la pomme entière
Disait-elle, chéri, tu l’vois bien
Faut qu’elle repousse bientôt, j’espère
Je t’ai laissé deux p’tits pépins
J' sais pas si la pomme a r’poussé
Mais bon sang, j’ai bien rigolé
Je m’baladais l'année dernière
Au bras de ma tendre belle-mère
Quand à toute vitesse une auto
Arrive et nous passe sur le dos
Je n’avais pour toute blessure
Qu’une légère égratignure
Mais ma belle-mère, sur le carreau
Était coupée en trois morceaux
De l’auto le propriétaire
M'a fait des excuses sur-le-champ
Pour avoir occis ma belle-mère
J’ lui réclamai vingt-cinq mille francs
Oh ! oh ! m’a dit le proprio
C’est un peu cher pour un chameau
Un matin, mon ami Camille
Me dit : J’épouse une jeune fille
Elle a bien cinquante-cinq printemps
Mais elle possède beaucoup d’argent
Le soir des noces, sans plus attendre
À sa p’tite femme il voulut prendre
Mais à cause des toiles d’araignée
Il n’a jamais pu y arriver
Ah ! me dit-il, toutes ces toiles
M’ont fait rater tout, tout, tout, tout
J’répondis : Pour enlever ces voiles
Il fallait prendre une tête de loup
Il a essayé l’autre matin
Paraît qu’depuis, ça va très bien