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Titre :Un rêve interrompu
Interprète(s) :Gabin [Ferdinand Joseph Moncorgé]
Genre :Monologue comique
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Cylindre
Format :Standard (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Edison
Numéro de catalogue :17210
Date de l'enregistrement :1904
Instruments :Déclamation, diction, monologue
Couleur de la pâte :noir moulé
État :Exc
Vitesse (tours/minute) :144
Matériel employé au transfert :Archéophone, pointe Edison sur Ortofon declick, decrackle
Date du transfert :10-01-2009
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Sur le même thème, voir aussi « Le lampion de ma femme ».
Texte du contenu :Un rêve interrompu

Paroles : Belhiatus et Maressdal - Musique :  J.-P. Cristmann - Éditeur : Bassereau, Paris (1887)


J'ai fait un drôle de rêve cette nuit
Du ciel je sonnais à la porte
Saint Pierre, réveillé par le bruit
M' crie en fonçant : Que l' diable t'emporte !
On n' vient pas à c'te heure chez les gens
J' répondis : N' te fâche pas, ma vieille
J' te paierai 't à l'heure une bouteille
Fais-moi voir les appartements

Ah ! si tu régales, ça va bien
Qu'i' m' dit en allumant sa lampe
Mes locataires pioncent, y a moyen
Allons, vas-y, tiens bon la rampe
D'une grande porte, il tourne le bouton
Et i' m' dit : V'là l' logement d' saint Antoine
L' vois-tu là-bas en robe de moine ?
Ah oui ! qu' j'y fais, j' vois l' cochon

Chez sainte Pétronille on entra
Elle souleva même pas la paupière
Mais tout à coup elle… soupira
Épaté, je regardai saint Pierre
I' m' dit : I's sont logés chiquement, hein
C'est pas dans des p'tites cabines
J' lui dis en m' bouchant les narines :
Oui mais, y a l' gaz dans l'appartement

On entra dans un grand local
Ousqu'y avait tout plein d' veilleuses
Saint Pierre me dit : Mon vieux Pascal
Tout ça, c'est des lampes merveilleuses
Chaque mortel a la sienne ici
Plus il est près d' faire la culbute
Plus son huile baisse à chaque minute
Veux-tu voir la tienne ? la voici

J' la regarde, y avait presque rien d'dans
Eh ben, et celle de ma belle-mère ?
Là v'là, qu'i' m' fait : Y a d' l'huile pour trente ans
Je m' dis : Sapristi, comment faire ?
Comme saint Pierre avait l' dos tourné
J' trempe mon doigt dans la lampe plus pleine
Et l' fais égoutter dans la mienne
En m' disant : C'est toujours ça d' gagné

J' fais c' manège-là cinq ou six fois
Mais soudain je reçois une torgnole
Je m' réveille donc ; qu'est-ce que j' vois ?
Ma femme ! j' lui dis : Est-ce que t'es folle ?
Elle m' dit : C'est plutôt toi qui l'es
D' quoi donc tu rêves à la fin ? Tu m' bassines
Tu m' fourres ton doigt dans les… narines
Et tu m' les fais sucer après !



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