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Titre :Le cimetière de campagne
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Hahn, Reynaldo ; Vicaire, Gabriel
Interprète(s) :Hahn, Reynaldo
Genre :Mélodie de concert
Fichier audio :
Support d'enregistrement :Disque
Format :25 cm aiguille (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :Paris, France
Marque de fabrique, label :Gramophone
Numéro de catalogue :GC-4-32074
Numéro de matrice :14970u
Date de l'enregistrement :1909-07-09
Instruments :piano acc.
Matériel employé au transfert :Garrard 401, SME 3012
Date du transfert :10-04-2009
Commentaires :Texte du contenu ci-dessous. Mélodie de concert
Texte du contenu :Cimetière de campagne

Gabriel Vicaire (1848-1900) - Reynaldo Hahn (1875-1947) Cimetière de campagne (1893)
Éditeur : Heugel, Paris (1895)

J'ai revu le cimetière
Du beau pays d'Ambérieux
Qui m'a fait le cœur joyeux
Pour la vie entière,

Et, sous la mousse et le thym,
Près des arbres de la cure,
J'ai marqué la place obscure
Où, quelque matin,

Libre enfin de tout fardeau,
J'irai tranquillement faire
Entre mon père et ma mère
Mon dernier dodo.

Pas d'épitaphe superbe,
Pas le moindre tralala ;
Seulement, par-ci par-là,
Des roses dans l'herbe,

Et de la mousse à foison,
De la luzerne fleurie,
Avec un bout de prairie
A mon horizon.


L'église de ma jeunesse,
L'église au blanc badigeon,
Où jadis, petit clergeon,
J'ai servi la messe,

Est encore là tout près
Qui monte sa vieille garde
Et, sans se troubler, regarde
Les rangs de cyprès.

Entouré de tous mes proches,
Sur le bourg, comme autrefois,
j'entendrai courir la voix
Légère des cloches.

Elles ont vu mes vingt ans
Et n'en sont pas plus moroses ;
Elles me diront des choses
Pour passer le temps.



- - -



J'ai revu le cimetière
Du beau pays d'Ambérieux
Qui m'a fait le cœur joyeux
Pour la vie entière,

Et, sous la mousse et le thym,
Près des arbres de la cure,
J'ai marqué la place obscure
Où, quelque matin,

Quand dans la farce commune
J'aurai joué mon rôlet
Et récité mon couplet
Du clair de la lune,

Libre enfin de tout fardeau,
J'irai tranquillement faire
Entre mon père et ma mère
Mon dernier dodo.

Pas d'épitaphe superbe,
Pas le moindre tralala ;
Seulement, par-ci par-là,
Des roses dans l'herbe,

Et de la mousse à foison,
De la luzerne fleurie,
Avec un bout de prairie
A mon horizon.

Ah ! dans ce décor champêtre
Comme je dormirai bien !
Quel excellent paroissien,
Curé, je vais être !

Après avoir tant trotté
Et s'être fait tant de bile,
C'est si bon d'être immobile
Pour l'éternité !

L'église de ma jeunesse,
L'église au blanc badigeon,
Où jadis, petit clergeon,
J'ai servi la messe,

Est encore là tout près
Qui monte sa vieille garde
Et, sans se troubler, regarde
Les rangs de cyprès.

Entouré de tous mes proches,
Sur le bourg, comme autrefois,
j'entendrai courir la voix
Légère des cloches.

Elles ont vu mes vingt ans
Et n'en sont pas plus moroses ;
Elles me diront des choses
Pour passer le temps ;

Puis, l'après-midi, j'espère,
Tous les petits polissons
Qui vont prendre des leçons
Du premier vicaire

D'un couplet de mirliton
Salueront nos mausolées,
Et joueront dans nos allées
A saute-mouton.

Bref, je serais, il me semble,
Un mort tout à fait heureux,
Si parfois deux amoureux
S'en venaient ensemble,

Lui timide, un peu jeunet,
Elle fraîche et guillerette,
Cueillir un brin de fleurette
A mon jardinet.

Craintifs comme deux colombes
Prêtes à s'effaroucher,
Je crois les voir s'approcher
De nos pauvres tombes.

Ils se tiendront par la main,
Regardant tout sans mot dire,
Mais je veux qu'un bon sourire
Leur vienne en chemin.

— « Cher poète sans malice,
Diront-ils en se signant,
C'est là qu'il dort maintenant ;
Que Dieu le bénisse !

« Jamais il n'a fait affront
A qui l'invitait à boire. » —
Et pour fêter ma mémoire
Ils s'embrasseront !

Gabriel Vicaire


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