Recherche tout champ | Recherche avancée | Nouvelle recherche | Page d'accueil |
Titre : | Le départ du roi | |||
Interprète(s) : | Musique particulière de S.M. Sisowath | |||
Genre : | Musique du Cambodge | |||
Fichier audio : | ||||
Photo(s) : | ||||
Support d'enregistrement : | Disque | |||
Format : | 29 cm saphir sans étiquette, (enregistrement acoustique) | |||
Lieu d'enregistrement : | Paris, France | |||
Marque de fabrique, label : | Dutreih | |||
Numéro de catalogue : | D40003 | |||
Numéro de matrice : | 48656-GR | |||
Inscriptions complémentaires : | 4-11 | |||
Date de l'enregistrement : | 1906-07-09 | |||
Instruments : | Orchestre phleng pin peat ភ្លេងពិណពាទ្យ | |||
État : | Exc+ | |||
Vitesse (tours/minute) : | 83 | |||
Matériel employé au transfert : | Stanton 150, pointe 2,5ET sur Shure, Elberg MD12 : courbe flat, Cedar duo declickle, dehiss | |||
Date du transfert : | 03-10-2023 | |||
Commentaires : | Commentaires sur le contenu ci-dessous. Ancienne collection Philippe Garnier. Enregistrement réalisé lors de la visite en France du roi Sisowath ស៊ីសុវត្ថិ du Cambodge. Une représentation de cet orchestre eut lieu au Pré Catelan le 10 juillet 1906, et cet enregistrement daterait de la veille. Voir Louis Laloy : "Musique et danses cambodgiennes", Le Mercure musical, vol. 2, 15 août 1906, p. 98-112. Ce disque a sans doute été publié plusieurs années après l'enregistrement. | |||
Texte du contenu : |
Quelques extraits de l'article de Louis Laloy : "Musique et danses cambodgiennes", Le Mercure musical, Volume 2, 15 août 1906, p. 98-112. [...] je dois revenir le surlendemain à 4 heures, muni d'un phonographe : j'en ai fait la promesse formelle à M. Chon-Diet, très désireux de fixer ainsi les airs de son pays, et c'est pour moi le seul moyen de garder le souvenir d'une musique impossible à noter dans notre système. Le hasard me conduisit d'abord chez un fabricant assez connu, que j'appellerai M. Foigrax. Cet honorable négociant me reçut avec une bonne humeur toute commerciale et le sourire aimable d'un homme décidé à tout refuser. Il fut en effet impossible de lui faire comprendre l'intérêt qu'il y aurait, pour sa maison, à s'associer à une recherche scientifique ; uniquement préoccupé de vendre au public ses Marches lorraines et ses Chansonnettes comiques, il ne voulut pas, me dit-il, s'exposer à enregistrer en plein air, dans des conditions insolites qui pourraient donner des résultats défectueux. Par bonheur je pus, au sortir de là, rencontrer M. Gustave Lyon ; ici je n'eus pas besoin de parler longtemps : dès les premiers mots, j'étais compris, et mis en relations avec M. Dutreih, qui aussitôt promettait de m'envoyer, à l'heure dite, un appareil et deux de ses meilleurs opérateurs. [...] Le premier air qui nous est joué est la Danse des Éventails, qui justement sera dansée le lendemain au Pré Catelan. [...] On nous donne ensuite une autre danse, que M. Chon-Diet appelle la Danse des Nymphes, puis la musique, joyeuse et subtile, qui accompagne le Départ du roi dans les cérémonies.[...] Je crois comprendre que le quatrième (Om-Thouk) dépeint l'effort rythmé de Rameurs sur la rivière [...] Enfin le dernier air, qui s'appelle peut-être Repas des bonzes (Khaï-Mong) ou peut-être tout autre chose, est le plus délicieux de tous, avec ce gracieux motif qui se détache peu à peu et se répète, avec de nombreuses variantes, sur le clavier doux du deuxième Roneat-Thoung [...] en alternant avec cette ritournelle du Sraîaï-Nâ diversement modulée [...] Rien ne peut dire la sérénité légère de cette musique qu'on croirait faite pour accompagner un repas, non de bonzes, mais d'esprits aériens. Il est temps de finir, malheureusement. Voici M. Chon-Diet qui revient, très affairé, ayant en main le programme de la fête du Pré Catelan. [...] Il s'agit de répéter les danses et surtout de les minuter, car on ne dispose que d'un temps très court. [...] Elles ont maintenant pris leur place, la musique a recommencé la Danse des Eventails. Deux par deux, elles font palpiter leurs bras comme des branches que caresse un doux zéphir, puis les jambes se lèvent, s'appellent d'un geste harmonieux, et elles changent de place en un lent chassé-croisé, sans que leurs pieds quittent un instant le sol où ils semblent ramper. [...] Et si la science nous assure une éclatante revanche, pourquoi ne pas avouer la pauvreté de l'art européen, devant les magnificences asiatiques ? Sans doute, faute de faire beau, nous nous épuisons à faire vrai. Le bel avantage ! L'art n'a-t-il pas précisément pour objet de nous sortir de nous mêmes et de donner un corps à nos rêveries les plus insensées ? [...] J'ai pu, grâce aux procédés spéciaux de M. Dutreih et à l'habileté de ses opérateurs, faire cinq excellentes empreintes ; je les étudie en ce moment, et il me semble déjà reconnaître un fait très important : c'est que les thèmes appartiennent presque tous à la gamme chinoise de cinq notes, déformée à la cambodgienne ; c'est-à-dire que par exemple, dans la gamme du Roneat-Thoung citée plus haut, on n'emploie ni le dièse ni le ré. Mais ces notes apparaissent dans les variations et aussi, à ce qu'il me semble, dans les parties secondaires : de même les anciens Grecs employaient, dans l'accompagnement, des notes que la mélodie, de forme archaïque, ne pouvait se permettre. Il est donc fort possible que la musique cambodgienne soit sortie tout entière de la musique chinoise, qui lui aurait fourni le plus grand nombre de ses sujets : les Grecs, eux aussi, ont arrangé et varié pendant des siècles les airs de l'Asiatique Olympos. Un art d'origine étrangère peut devenir un art très savant, très personnel et très national. Je crois que la musique cambodgienne, comme la musique grecque, est la preuve de cette vérité. Louis Laloy Accès à l'article complet ici Voir aussi une version brute de scan de l'article, à l'Université de Princeton : https://tinyurl.com/2b29fhun |
Recherche tout champ | Recherche avancée | Nouvelle recherche | Page d'accueil |